Faits constatés
Le musée du Louvre a été la cible d’un vol de bijoux exposés dans la galerie d'Apollon. Les auteurs ont accédé à la galerie en utilisant un camion-élévateur volé, ont fracturé une fenêtre puis les vitrines protégeant les parures et ont pris la fuite à moto. Huit joyaux de la couronne de France ont été dérobés ; une couronne laissée pendant la fuite a été retrouvée endommagée.
Déroulement chronologique (éléments disponibles)
Les enquêteurs ont reconstitué l’accès à la galerie et la fuite à partir des images de vidéosurveillance et d’autres éléments de preuve. Les auteurs ont utilisé des outils de coupe pour ouvrir les vitrines et deux scooters pour leur évasion. Des effets et du matériel abandonnés sur le lieu de la fuite ont été saisis par la police.
Investigations et éléments matériels
Les services d’enquête ont procédé à des perquisitions et à de nombreux prélèvements sur les lieux et sur les objets saisis. Plus de 150 analyses (ADN, papillaires et autres) ont été réalisées et près de 189 scellés ont été constitués. Parmi les objets récupérés figurent des gants, un casque, des disqueuses, un chalumeau, un gilet de signalisation et un talkie‑walkie. Le camion‑élévateur utilisé n’a pas été incendié et a fait l’objet d’expertises.
Interpellations et profil des mis en cause
Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue : l’un à l’aéroport Roissy‑Charles‑de‑Gaulle alors qu’il s’apprêtait à partir vers l’étranger sans billet de retour, l’autre à proximité de son domicile. Ils sont âgés d’une trentaine d’années et résident dans le département de la Seine‑Saint‑Denis. Des traces d’ADN liées aux investigations ont permis leur identification ; des éléments d’ADN ont été relevés sur un scooter et sur une vitrine fracturée.
Reconnaissances et qualifications pénales
Pendant leur garde à vue, ces deux personnes ont partiellement reconnu leur participation aux faits devant les enquêteurs. Elles ont été présentées aux magistrats instructeurs en vue d’une mise en examen pour « vol en bande organisée » et « association de malfaiteurs », infractions assorties, selon la qualification retenue, de peines prévues par le code pénal. Le parquet a requis leur placement en détention provisoire.
Situation du butin et risques pour la conservation
À la date des dernières communications publiques, les bijoux volés n’étaient pas retrouvés. La procureure a indiqué l’espoir de leur restitution et a rappelé que l’achat de ces objets serait constitutif d’un délit de recel. Les enquêteurs évoquent le risque que des pierres aient été desserties ou que des éléments aient été fondus, ce qui compliquerait la restitution et la restauration des pièces.
Pistes et personnes encore recherchées
L’exploitation des vidéos a permis d’identifier la présence d’au moins quatre personnes sur le lieu du vol. Deux autres individus, dont les conducteurs des scooters, faisaient l’objet de recherches à la suite des premières annonces. Les investigations se poursuivent pour déterminer l’étendue du réseau éventuel, l’existence d’un commanditaire et l’identité des personnes susceptibles d’être destinataires du butin.
Réactions et questions de sécurité
L’événement a déclenché des examens des dispositifs de sûreté du musée. Les autorités de police ont précisé des éléments sur la surveillance périmétrique et technique. La possibilité d’installer un commissariat au sein du musée a été évoquée par la direction du Louvre et rejetée par la préfecture de police, laquelle privilégie des mesures de protection périmétrique et la modernisation des systèmes de vidéosurveillance. Une enquête administrative sur les installations de sécurité a été annoncée.
Poursuites de l’enquête
L’enquête est conduite par des unités spécialisées et structurée autour de magistrats instructeurs. Elle mobilise une centaine d’enquêteurs pour l’exploitation des traces, des images et des auditions. Les investigations sont menées dans le cadre d’une instruction judiciaire visant à identifier l’ensemble des auteurs, leurs complices éventuels et les voies de restitution des objets volés.
