Contexte et enjeu
Le Parlement canadien s'est prononcé le 17 novembre 2025 sur le projet de budget présenté par le premier ministre Mark Carney. Le vote sur ce texte déterminait la poursuite du gouvernement minoritaire : en cas d'échec, le chef du gouvernement devait convoquer de nouvelles élections.
Mesures proposées et objectifs déclarés
Le projet de budget prévoit un quasi-doublement du déficit pour l'exercice 2025-2026, chiffré à 78,3 milliards de dollars canadiens. Le document met l'accent sur le lancement de grands projets d'infrastructures et vise, selon le gouvernement, à relancer l'activité économique face aux perturbations économiques internationales.
Argumentation du gouvernement
Mark Carney, ancien gouverneur de banque centrale, a présenté le budget comme une réponse aux bouleversements économiques mondiaux et aux mesures protectionnistes des États-Unis. Il a qualifié le projet de budget d'« audacieux » et a souligné, lors de déclarations au Parlement, la création d'emplois et la perspective d'une baisse du taux d'inflation.
Données économiques citées
Les prix à la consommation publiés par Statistique Canada indiquaient une inflation à 2,2 % en octobre. Le premier ministre a également déclaré que les droits de douane américains et l'incertitude liée au commerce coûteraient, selon ses estimations, environ 1,8 % du produit intérieur brut canadien.
Positions des partis et arithmétique parlementaire
Les députés siégeant à la Chambre des communes étaient répartis comme suit : les Libéraux détenaient 170 sièges sur 343. Parmi les autres groupes, les Conservateurs comptaient 143 sièges, le Bloc Québécois 22 sièges, le Nouveau Parti démocratique 7 sièges et le Parti vert un député.
Pour obtenir l'adoption du budget, les Libéraux devaient obtenir le soutien ou l'abstention de l'équivalent de deux voix d'opposition. La seule députée du Parti vert, Elizabeth May, a annoncé qu'elle voterait en faveur du projet de budget.
Les Conservateurs ont annoncé qu'ils voteraient contre le texte. Leur chef, Pierre Poilievre, a qualifié le projet de « budget carte de crédit ». Le Bloc Québécois a également annoncé un vote contre. Le Nouveau Parti démocratique a critiqué le budget pour son insuffisance de mesures en faveur des travailleurs et n'avait pas pris de décision définitive au moment des dernières déclarations publiques citées.
Déclarations et dynamique politique immédiate
Plusieurs membres du gouvernement libéral ont exprimé leur confiance avant le vote. Le ministre de la Justice, Sean Fraser, et le député Sean Casey ont déclaré qu'ils s'attendaient à rester en poste après le scrutin et ont exprimé leur souhait d'éviter des élections anticipées. Des sondages mentionnés au moment des débats indiquaient qu'une majorité de Canadiens ne souhaitaient pas de nouvelles élections peu de temps après le dernier scrutin et que 52 % approuvaient l'action du premier ministre.
Conséquences potentielles
Si le projet de budget n'avait pas été adopté par le Parlement, le gouvernement minoritaire devait, conformément aux règles constitutionnelles et parlementaires en vigueur, convoquer des élections générales.








