Contexte
Les 23 et 24 septembre 2025, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, des échanges et des déclarations publics ont modifié de façon notable la communication des États-Unis à propos du conflit en Ukraine. Ces interventions ont été suivies de réactions officielles de la Russie et de réactions politiques en Europe et en Ukraine.
Déclarations de Donald Trump
Après une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain Donald Trump a publié des messages sur son réseau social affirmant que l'Ukraine pouvait « regagner son territoire dans sa forme originelle et peut‑être même aller plus loin ». Il a qualifié la Russie de « tigre de papier », estimant que Moscou « mène sans direction claire une guerre » depuis environ trois ans et demi et qu'elle rencontre des « gros problèmes économiques ». Il a ajouté que, « avec du temps, de la patience et le soutien financier de l'Europe et en particulier de l'OTAN », il était possible de revenir aux frontières antérieures au conflit. Trump a déclaré vouloir « continuer à fournir des armes à l'OTAN » et a conclu ses messages par « bonne chance à tout le monde ». Il a par ailleurs répondu affirmativement, lors d'une question d'un journaliste, que les pays de l'OTAN devraient abattre des appareils russes violant leur espace aérien.
Réponse officielle de la Russie
Le porte‑parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié les propos de Donald Trump de « thèse erronée ». Il a rejeté la comparaison de la Russie avec un « tigre de papier », déclarant que « la Russie est davantage associée à un ours » et que « les ours de papier n'existent pas ». Peskov a défendu la « stabilité économique » du pays tout en admettant l'existence de « tensions et de problèmes dans différents secteurs ». Il a assuré que la Russie entendait poursuivre son « opération militaire spéciale » pour « assurer ses intérêts et atteindre les objectifs » fixés par le président Vladimir Poutine, ajoutant « nous n'avons donc pas d'alternative ». Le Kremlin a aussi estimé que le rapprochement avec Washington avait donné des « résultats proches de zéro ».
Réactions ukrainiennes et européennes
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué les déclarations américaines comme un « grand tournant » et a exprimé sa gratitude pour la coopération avec les États‑Unis. Des responsables européens présents à l'Assemblée générale ont indiqué avoir été surpris par ce changement de ton, certains y voyant une opportunité de maintenir ou d'intensifier la pression sur Moscou. La présidente de la Commission européenne a déclaré avoir discuté avec la présidence américaine des « provocations » russes dans l'espace aérien et de la nécessité de réduire les revenus énergétiques de la Russie.
Contexte militaire et économique évoqué
Les déclarations ont été faites dans un contexte de tensions militaires et économiques continues. Les autorités russes occupent des territoires en Ukraine estimés à environ 20 % du pays et revendiquent la cession de cinq régions ; Kiev refuse ces conditions. Les textes disponibles font état d'attaques ukrainiennes ciblant des sites pétroliers et gaziers en Russie, notamment une frappe ayant provoqué un incendie dans une raffinerie de la région du Bachkortostan et une attaque de drone ayant entraîné deux morts à Novorossiïsk. Sur le plan budgétaire, la Russie a signalé des tensions et le ministère des Finances a proposé une hausse de la TVA pour compenser un déficit lié aux dépenses militaires.
Incertitudes et points non précisés
Les déclarations américaines n'ont pas précisé le rôle opérationnel futur des États‑Unis ni l'ampleur d'un éventuel nouvel appui financier direct au gouvernement ukrainien. Des voix ont souligné la variation antérieure de la position américaine sur le conflit et invité à la prudence quant à la traduction de ces déclarations en décisions politiques ou en actions concrètes. Par ailleurs, les tentatives de négociation entre Moscou et Kiev restent bloquées, les positions des deux parties sur un cessez‑le‑feu et sur d'éventuelles rencontres bilatérales étant fortement divergentes.
Conclusion
Les prises de position publiques des 23‑24 septembre 2025 ont modifié temporairement la rhétorique américaine en faveur d'une reconquête territoriale possible par l'Ukraine, tandis que la Russie a contesté cette évaluation et confirmé la poursuite de ses opérations militaires. Les développements ultérieurs dépendront de décisions politiques, d'actions militaires sur le terrain et de la coordination entre États européens, l'OTAN et les États‑Unis.