Contexte
En 2021, le gouvernement finlandais a mandaté une commission pour la vérité et la réconciliation chargée d'examiner les politiques et les pratiques ayant affecté le peuple sami en Finlande. La commission a rassemblé des témoignages, des archives et des analyses afin d'identifier des violations de droits et des discriminations subies par les Sami.
Travaux de la commission
La commission a mené des auditions publiques et recueilli des déclarations de plusieurs centaines de personnes appartenant au peuple sami ainsi que d'experts et de chercheurs. Ses travaux ont porté sur des pratiques d'assimilation, l'éducation, les placements d'enfants et d'autres mesures publiques susceptibles d'avoir restreint l'usage de la langue, la pratique culturelle et les modes de vie traditionnels.
Constatations principales
La commission a établi que, jusqu'à la fin du XXe siècle, de nombreux enfants sami ont été séparés de leurs familles et placés dans des internats où l'usage de la langue sami et la pratique de la culture étaient interdits ou découragés. Ces mesures ont entraîné des pertes linguistiques et culturelles au sein des communautés samies et ont été associées à un traumatisme transmis entre générations.
La commission a indiqué que la politique d'assimilation menée en Finlande n'avait pas toujours été formalisée dans des textes législatifs, mais que, en pratique, ses effets étaient comparables à ceux observés dans d'autres pays. Le rapport note également que les droits reconnus aux peuples autochtones ne sont pas pleinement garantis dans la situation actuelle.
La commission a recueilli des témoignages décrivant des punitions corporelles et d'autres traitements coercitifs visant à imposer la langue finnoise et les normes scolaires à des élèves sami.
Enjeux contemporains
Le rapport souligne que les communautés sami font face à des pressions contemporaines liées au changement climatique et à l'augmentation des projets d'exploitation des terres et des ressources dans la région arctique. Ces dynamiques affectent des activités traditionnelles telles que l'élevage de rennes, la pêche, la cueillette et l'artisanat.
Le peuple sami est présent sur un territoire couvrant des parties de la Finlande, de la Norvège, de la Suède et de la péninsule de Kola en Russie. Le rapport cite des estimations démographiques d'environ 100 000 personnes d'origine sami réparties sur ces territoires, dont environ 10 000 en Finlande.
Recommandations et mesures proposées
La commission a formulé 68 propositions destinées à remédier aux injustices identifiées et à renforcer la reconnaissance et la protection des droits sami. Parmi les recommandations figurent la ratification par la Finlande de la Convention n°169 de l'Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux, l'adoption d'une législation encadrant l'élevage des rennes et la création d'une unité de coordination des affaires samies au sein du cabinet du Premier ministre.
Remise du rapport et réactions institutionnelles
La version finale du rapport a été remise au gouvernement et à des représentants sami. Le Premier ministre a indiqué que des excuses de l'État étaient nécessaires et a annoncé son intention de soumettre le rapport au Parlement pour examen. L'Église évangélique-luthérienne de Finlande a présenté des excuses antérieures liées à son rôle dans les politiques d'assimilation.
Perspectives
La mise en œuvre des recommandations proposées dépendra de décisions politiques et législatives. Le rapport identifie des mesures spécifiques visant à restaurer des droits, à soutenir la revitalisation linguistique et culturelle et à coordonner les politiques publiques affectant le peuple sami.








