Contexte de l'assassinat
Le 24 décembre 2014, un avion de chasse de l'armée de l'air jordanienne a été abattu en Syrie près de Raqqa. Le pilote, Muath al-Kasasbeh, a alors été capturé par des membres du groupe État islamique (EI). Le 3 février 2015, une vidéo publiée par l'EI a révélé la mise à mort du pilote par immolation dans une cage, impliquant une équipe de treize membres de l'organisation, parmi lesquels Osama Krayem.
Procès et verdict en Suède
Osama Krayem, déjà condamné à des peines sévères en France et en Belgique pour son implication dans les attentats de 2015-2016, a comparu devant le tribunal de Stockholm du 4 au 26 juin. C'est la première fois qu'une juridiction se prononçait sur l'assassinat de Muath al-Kasasbeh. Krayem a été reconnu coupable d'acte de terrorisme et de crime de guerre aggravé. Les juges ont établi qu'il était présent sur les lieux, vêtu en uniforme et armé, et qu'il avait activement participé en gardant le pilote et en l'accompagnant vers la cage.
Tenue du procès
Durant l'audience, Krayem s'est abstenu de répondre aux questions des juges. Des extraits d'interrogatoires antérieurs ont été versés au dossier. Selon son avocate, il reconnaît sa présence mais affirme ne pas avoir eu connaissance du déroulement des faits avant leur mise en scène. Le tribunal a estimé que les preuves apportées par le parquet permettaient de corroborer sa co-implication.
Conséquences du jugement
Le tribunal a prononcé une réclusion à perpétuité contre Osama Krayem. Il a également décidé d'octroyer une indemnisation de 80 000 couronnes suédoises (environ 7 200 euros) à chacun des proches du pilote jordanien. La famille, notamment le frère Jawdat al-Kasasbeh, s'est constituée partie civile et voit dans ce verdict une étape essentielle. L'absence de remords de l'accusé a été soulignée par l'avocat des victimes.
Coopération internationale
Osama Krayem, qui était emprisonné en France, a été transféré temporairement en Suède dans le cadre de ce procès, en vertu d’un accord entre les autorités françaises et suédoises. Il doit retourner en France au plus tard le 27 décembre 2025.