Résumé
La cour d'assises de Paris a condamné Arnaud Bonnefoy à 22 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Amanda Glain. La décision a été rendue dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'un procès de trois jours.
Faits
Les faits remontent à janvier 2022. Le corps d'Amanda Glain, âgée de 28 ans et créatrice de contenus digitaux, a été retrouvé dans l'appartement que louait Arnaud Bonnefoy, dans le nord-est de Paris. Selon l'enquête, la victime et l'accusé étaient en couple depuis environ deux ans. L'accusé a été interpellé après trois semaines de fuite puis s'est rendu.
Les éléments présentés à l'instruction indiquent que la mort a été causée par strangulation dans la salle de bains. Selon le récit donné pendant l'information et corroboré par des constatations, l'altercation qui a précédé le décès portait, à plusieurs reprises, sur des publications de la victime sur les réseaux sociaux et sur la volonté de la victime de mettre fin à la relation.
Procédure judiciaire
Le procès s'est tenu sur trois jours devant la cour d'assises de Paris. L'accusé, ancien gardien de la paix âgé de 33 ans et alors en poste en Seine-Saint-Denis, a été confronté aux actes qui lui étaient reprochés. Pendant l'audience, il a exprimé des regrets et a expliqué attribuer les faits à une jalousie qu'il a qualifiée de problématique. Interrogé sur son intention au moment des faits, il a d'abord nié vouloir donner la mort puis a répondu affirmativement à une question directe du président de la cour.
L'avocate générale avait requis une peine de 28 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers. Le jury a finalement prononcé une peine de 22 ans de réclusion criminelle. Le délai d'appel est de dix jours.
Éléments d'expertise et témoignages
Des expertises psychiatriques et psychologiques ont été versées au dossier. Selon ces expertises, l'accusé présentait des caractéristiques décrites par les experts dans leur rapport (notamment une relation conflictuelle avec la gestion des émotions), et il avait entamé une prise en charge en détention. Des témoins, dont d'anciennes compagnes, ont témoigné au cours du procès sur des comportements violents antérieurs.
Les jurés ont estimé que certaines déclarations de l'accusé étaient compatibles avec les expertises et les constatations techniques, et ont considéré la reconnaissance des faits et l'expression de regrets par l'accusé comme sincères.
Contexte statistique
Le meurtre d'Amanda Glain figure parmi les affaires enregistrées dans le cadre des violences conjugales et des féminicides recensés les années précédentes par les autorités.
Parties civiles et observations
Les proches de la victime étaient présents au procès. L'avocat des parties civiles a souligné la gravité des faits et a demandé aux jurés de tenir compte des éléments de dangerosité exposés pendant l'instruction et l'audience. Le président de la cour a rappelé lors de l'audience la gravité du mode opératoire retenu dans l'acte.
Suites possibles
L'accusé dispose d'un délai d'appel de dix jours à compter de la notification du jugement. Toute décision d'appel éventuelle n'était pas connue au moment du rendu du verdict.