Introduction
L'huile d'olive vierge extra, souvent associée à la santé en raison de son inclusion dans le régime méditerranéen, n'est pas nécessairement synonyme de qualité irréprochable. Une étude de l'Institut national de la consommation, publiée par le magazine 60 Millions de consommateurs, révèle que des traces de plastifiants et d'hydrocarbures ont été retrouvées dans 22 échantillons d'huiles d'olive vierge extra, tant conventionnelles que bio.
Méthodologie de l'étude
L'étude a analysé 22 produits d'huile d'olive vierge extra, vendus majoritairement en grandes surfaces à des prix allant de 10 à 60 euros le litre. Les produits comprenaient une huile française de qualité premium, et tous ont été testés par l'Institut des Corps Gras et Produits Apparent afin d'évaluer leur composition chimique et sensorielle.
Résultats : Fraudes et contaminants
Fraudes courantes
Les huiles d'olive vierge extra, qui doivent être issues directement du fruit par des procédés mécaniques et répondre aux critères définis par le règlement européen n° 2022/2104, sont toutefois susceptibles de fraudes nombreuses. Sur le premier trimestre de 2024, 50 infractions ont été signalées aux frontières de l'Union européenne, incluant des cas de non-conformité aux normes de sécurité, de falsification d'origine et de dilution avec d'autres huiles.
Contaminants identifiés
L'analyse a montré que toutes les huiles contiennent au moins un type de plastifiant ou d'hydrocarbure minéral. Les phtalates, tels que le DEHT et dans certains cas le DEHP, un perturbateur endocrinien connu, ont été détectés. En ce qui concerne les hydrocarbures, les MOSH (Hydrocarbures Saturés d'Huiles Minérales) et MOAH (Hydrocarbures Aromatiques d'Huiles Minérales) étaient omniprésents, certaines huiles contenant jusqu'à 10 mg/kg de MOAH, soit cinq fois la limite européenne jugée tolérable.
Conséquences pour la santé et recommandations
Les MOSH peuvent s'accumuler dans le foie et le système lymphoïde, tandis que les MOAH ont des propriétés cancérigènes. Les fabricants sont encouragés à éviter l'utilisation de matériaux contenant des phtalates et à renforcer leurs protocoles de contrôle pour limiter la contamination par les hydrocarbures.
Conclusion
Ces résultats soulèvent des questions importantes sur les pratiques de production de l'huile d'olive vierge extra. Bien que la qualité sensorielle ait progressé, la présence de contaminants reste préoccupante pour la santé publique. Une vigilance accrue dans le processus de fabrication est nécessaire pour assurer la sécurité des consommateurs.