Selon un bilan publié par l'Arcom le 7 novembre 2025, les plateformes Netflix, Disney+, Prime Video, Apple TV et Crunchyroll ont versé 397 millions d'euros au financement de la production audiovisuelle et cinématographique française pour l'année 2024.
Cadre réglementaire
Un décret entré en vigueur en juillet 2021, transposant une directive européenne, soumet les principaux services étrangers de vidéo sur abonnement aux mêmes obligations de contribution que les groupes de télévision établis en France. Ces services doivent consacrer 20 % de leur chiffre d'affaires réalisé en France au financement d'œuvres audiovisuelles (séries, fictions, spectacle vivant, théâtre, etc.) et cinématographiques.
Répartition des contributions en 2024
Les 397 millions d'euros calculés par l'Arcom pour 2024 se répartissent en 317 millions pour la production audiovisuelle et 80 millions pour la production cinématographique. L'année précédente, les montants retenus par l'Arcom s'élevaient à 337 millions d'euros, alors que seules Prime Video, Disney+ et Netflix étaient assujetties à l'obligation.
La part versée par chaque plateforme n'est pas publiée en raison du secret des affaires. L'Arcom indique néanmoins que Netflix est resté le plus gros contributeur parmi les services mentionnés.
Place dans le financement global
En 2024, les plateformes de streaming ont représenté près de 25 % du financement obligatoire de la production audiovisuelle et cinématographique, les chaînes de télévision traditionnelles assurant les 75 % restants. Le total du financement obligatoire atteint 1,61 milliard d'euros pour 2024, dont environ 90 % sont destinés à des œuvres d'expression originale française.
Constats et perspectives
Le président de l'Arcom, Martin Ajdari, a observé que les acteurs respectent leurs obligations malgré des débats et des tensions. Antoine Boilley, membre du collège de l'Arcom chargé du dossier, a estimé que les perspectives pour 2025 étaient plutôt favorables, tout en signalant la possibilité d'un ralentissement de la croissance des plateformes pour 2026.
L'Arcom mentionne par ailleurs des facteurs susceptibles d'affecter le soutien à la création, notamment un repli du marché publicitaire et une diminution des subventions au service public de l'audiovisuel. Pour l'exercice 2025, la plateforme Paramount+ sera soumise à l'obligation de financement ; la plateforme Max, lancée en France en 2024, pourrait également être concernée ultérieurement.








