Introduction
L'Afghanistan a connu une coupure nationale des communications entraînant l'interruption d'Internet et des réseaux de téléphonie mobile. Cette mesure, mise en œuvre progressivement par les autorités, a affecté l'ensemble des provinces et des secteurs dépendant des réseaux de télécommunications.
Chronologie des événements
Selon des informations publiées par des agences de presse et des observateurs du réseau, la coupure a commencé à s'intensifier à la fin de la journée du 29 septembre, avec une dégradation progressive du signal jusqu'à une connectivité estimée à moins de 1 % des niveaux habituels, d'après l'observatoire NetBlocks. Quelques minutes avant la coupure totale, un responsable gouvernemental anonyme a indiqué que les communications seraient interrompues "jusqu'à nouvel ordre" et que 8 000 à 9 000 pylônes de télécommunications seraient mis hors service.
Des restrictions d'accès à Internet par fibre optique avaient déjà été mises en place dans plusieurs provinces plus tôt au mois de septembre, notamment après une annonce du 16 septembre du porte-parole de la province de Balkh concernant l'interdiction de la navigation par fibre optique sur ce territoire. Des correspondants ont signalé des limitations similaires dans les provinces de Badakhshan, Takhar, Kandahar, Helmand, Nangarhar et Uruzgan.
Motifs communiqués
Les autorités talibanes ont justifié certaines restrictions par la volonté de "prévenir le vice", formulation utilisée lors d'annonces locales concernant la suspension de l'accès par fibre optique. Le chef suprême des talibans est également cité comme ayant ordonné des mesures restreignant l'accès à Internet dans plusieurs régions.
Répercussions sur les services et la population
- Communications : les réseaux mobiles et les services Internet ont été pour la plupart hors service, rendant difficiles les communications nationales et internationales.
- Transport aérien : plusieurs vols internationaux à destination de l'Afghanistan ont été annulés, selon Flightradar24.
- Médias et information : des agences de presse ont signalé la perte de contact avec leurs bureaux locaux. Des organisations de protection des journalistes ont exprimé des préoccupations concernant l'accès à l'information.
- Services essentiels : la coupure a affecté l'accès à des services bancaires, douaniers, et à d'autres services administratifs reposant sur les réseaux de communication.
- Diaspora et transferts : l'impossibilité de communiquer a limité l'envoi de fonds par la diaspora vers des familles à l'intérieur du pays.
- Économie et emploi : des activités urbaines dépendantes d'Internet, telles que le travail indépendant en ligne, les services de livraison et les plateformes de transport, ont été perturbées.
- Éducation et santé : des dispositifs de formation et de télétravail, parfois utilisés pour contourner les restrictions à la scolarisation et à l'emploi, ont été interrompus.
Réactions d'organisations internationales
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a estimé que la coupure avait des "répercussions extrêmement graves" sur les droits humains et a demandé une reconnexion immédiate, en soulignant l'impact particulier sur les femmes et les filles. La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan a indiqué que l'isolement du pays risquait d'aggraver des difficultés économiques et humanitaires.
Aspects techniques et contexte
Les services téléphoniques étant souvent acheminés via les mêmes lignes en fibre optique que l'Internet, la coupure de ces connexions a entraîné l'arrêt simultané de plusieurs types de communications. La fibre optique est la technologie la plus répandue dans le pays ; les autorités avaient présenté un réseau d'environ 9 350 kilomètres comme une priorité de développement dans un bilan antérieur. Le nombre de distributeurs automatiques de billets a été signalé comme ayant augmenté l'année précédente, indiquant un accroissement des services financiers reposant sur les infrastructures numériques.
Portée géographique
Les restrictions signalées ont concerné des provinces du nord, du sud et de l'est du pays, avec des annonces officielles et des constatations de terrain dans des territoires tels que Balkh, Badakhshan, Takhar, Kandahar, Helmand, Nangarhar et Uruzgan.
Observations finales
La coupure a combiné des annonces officielles, des opérations sur des infrastructures de télécommunications et des interruptions observées sur le terrain. Les conséquences ont affecté différents secteurs civils et économiques et ont suscité des appels internationaux en faveur d'une restauration des services de communication.