Contexte général
Au deuxième trimestre, la croissance économique de la France a enregistré une progression de 0,3 %, selon la première estimation publiée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce résultat dépasse l'anticipation de l'organisme, qui prévoyait une croissance de 0,2 % pour cette période, après une hausse de 0,1 % au premier trimestre. L'évolution du produit intérieur brut (PIB) intervient dans un contexte national et international caractérisé par une incertitude économique accrue, notamment en raison d'une guerre commerciale initiée par les États-Unis avec l'instauration de droits de douane sur certains produits européens.
Composition de la croissance
La principale contribution à cette progression du PIB provient d'une augmentation des stocks, qui représentent les biens produits mais non encore vendus à la fin du trimestre. Cette hausse, de 0,5 point, concerne principalement des matériels aéronautiques et automobiles. L'évolution des stocks peut autant indiquer une anticipation d'une croissance ultérieure de la demande qu'un ralentissement de l'écoulement des produits sur le marché.
En revanche, hors effet lié aux stocks, la demande intérieure finale est demeurée stable, sans évolution notable. La consommation des ménages, traditionnellement un moteur de croissance, a connu un léger rebond de 0,1 % après avoir reculé de 0,3 % au trimestre précédent. Ce rebond est attribué à une augmentation de la consommation de produits alimentaires, facilitée notamment par la tenue des fêtes de Pâques fin avril et une météo jugée favorable en avril et mai. Par ailleurs, les ménages ont accru leur consommation de services. Toutefois, la consommation d'énergie a diminué de 2,4 % par rapport au trimestre précédent, en lien avec les conditions climatiques.
Les investissements ont continué à reculer, affichant une baisse de 0,3 % après un précédent repli de 0,1 %, la construction étant citée comme le principal secteur affecté.
Commerce extérieur
La contribution du commerce extérieur à la croissance est restée négative à hauteur de -0,2 point, bien qu'elle s'améliore par rapport au trimestre précédent (-0,5 point). Les exportations ont légèrement progressé (+0,2 % contre -1,1 % précédemment), mais cette reprise a été contrebalancée par une progression plus rapide des importations (+0,8 % contre +0,3 %).
Perspectives et contexte politique
Les autorités françaises ont commenté ces résultats en soulignant la capacité des entreprises nationales à s'adapter à la nouvelle donne commerciale issue de l'accord sur les droits de douane entre l'Union européenne et les États-Unis. Des prévisions de réduction du déficit public sont évoquées dans la stratégie budgétaire du gouvernement.
Conclusion
La croissance du PIB français au deuxième trimestre repose essentiellement sur l'accumulation de stocks et, dans une moindre mesure, sur un redressement de la consommation des ménages. Les investissements poursuivent leur contraction et le commerce extérieur continue de peser négativement sur la croissance, dans un contexte d'incertitude majeure liée aux relations commerciales internationales.