Introduction
La Commission européenne a officiellement demandé au gouvernement hongrois de retirer un projet de loi récemment proposé, accusé de menacer les organisations non gouvernementales (ONG) et les médias indépendants. Selon la Commission, cette législation constituerait une "violation grave" des principes de l'Union européenne (UE) si elle était adoptée.
Contexte du Projet de Loi
Déposé au Parlement hongrois par le parti du Premier ministre Viktor Orban, le projet de loi intitulé "la transparence de la vie publique" a été critiqué par de nombreuses ONG. Ces organisations y voient une tentative de réduire au silence les voix critiques à l'encontre du gouvernement. Le texte propose de renforcer le contrôle sur les ONG et les médias recevant des financements étrangers, les accusant de vouloir "influencer la vie publique" en Hongrie.
Réactions et Inquiétudes de l'UE
La Commission européenne, soulignant ses "vives inquiétudes", a averti qu'elle pourrait prendre des mesures restrictives si le projet est adopté. Déjà, l'UE a gelé 18 milliards d'euros de fonds destinés à la Hongrie en réponse à d'autres préoccupations concernant les droits des personnes LGBT+, les demandeurs d'asile, et les conflits d'intérêt liés aux marchés publics.
Mécanismes de Surveillance Proposés
Le projet de loi permettrait de mettre sur liste noire les organisations critiquant les valeurs constitutionnelles, telles que "la primauté du mariage et de la famille". Celles figurant sur cette liste seraient contraintes de demander une autorisation pour obtenir des fonds étrangers. Leurs comptes bancaires subiraient des contrôles stricts, et en cas de manquement, elles risqueraient des amendes pouvant atteindre 25 fois le montant de l'aide reçue, ainsi que la cessation de leurs activités en cas de récidive.
Opposition et Manifestations
Ce projet de loi a déclenché de vives réactions au sein de la population hongroise, amenant des dizaines de milliers de manifestants à descendre dans les rues. De plus, une lettre commune signée par plus de 300 ONG et médias, dont Amnesty International et Transparency International, dénonce cette mesure comme une tentative autoritaire de museler l'opposition et de renforcer le maintien au pouvoir du gouvernement actuel.
Conséquences Politiques
À moins d'un an des élections législatives anticipées, cette législation est perçue par ses détracteurs comme un moyen de réprimer toute opposition et d’éroder davantage la démocratie hongroise, sur le modèle du système politique observé en Russie. Le mécontentement persistant des citoyens et de la communauté internationale remet en question la direction politique adoptée par Viktor Orban et soulève de sérieux débats sur l'avenir démocratique de la Hongrie au sein de l'UE.