Résumé
Le 2 septembre 2025, l'Agence européenne de défense (EDA) a annoncé que les dépenses d'armement des États membres de l'Union européenne atteindraient 381 milliards d'euros en 2025. L'augmentation vise notamment des achats et des investissements dans de nouveaux équipements.
Chiffres principaux
Selon l'EDA, le montant prévu pour 2025 s'inscrit au-dessus des 343 milliards d'euros enregistrés l'année précédente. Environ 130 milliards d'euros de ces dépenses sont destinés à des investissements, notamment l'acquisition de matériels et de systèmes d'armement.
Évolution et causes
Les dépenses militaires des pays européens ont augmenté de manière continue depuis 2014, année de l'annexion de la Crimée par la Russie, et ont connu une accélération après l'invasion de l'Ukraine en 2022. Ces événements sont identifiés par l'EDA comme des facteurs ayant influencé les décisions d'augmentation des budgets de défense.
Coordination, achats collaboratifs et initiatives européennes
L'EDA signale des difficultés de coordination entre États membres. Son rapport indique que seuls 12 des 27 États membres ont communiqué des données sur leurs achats collaboratifs, ce qui limite l'analyse complète des achats menés en coopération. L'agence identifie des blocages qui entravent le développement de programmes de défense communs et appelle à renforcer la coopération afin d'améliorer l'efficacité des dépenses.
Par ailleurs, un mécanisme européen d'appui aux achats communs a été adopté en fin mai. Ce mécanisme prévoit des prêts d'un montant total de 150 milliards d'euros pour financer des achats et des projets conjoints dans les domaines où l'offre européenne est jugée insuffisante, tels que la production de missiles, de munitions, de drones et les systèmes de défense anti-aérienne.
Enjeux budgétaires et perspectives
Plusieurs États membres sont également membres de l'OTAN. Les pays alliés ont convenu d'objectifs de long terme concernant les dépenses de sécurité, dont une cible minimale de 5 % du produit intérieur brut (PIB) dédiée à la sécurité au cours des dix prochaines années, et une sous‑cible de 3,5 % pour les dépenses strictement militaires. Le directeur de l'EDA, André Denk, a indiqué que la mise en œuvre de la cible de 3,5 % nécessiterait une augmentation significative des dépenses au niveau européen, évoquant un montant supérieur à 630 milliards d'euros par an pour l'ensemble de l'UE.
Les discussions en cours portent sur la nécessité d'accroître la coopération, de réaliser des économies d'échelle et d'améliorer l'interopérabilité entre forces et matériels. Les États membres présentent des profils d'équipement variés, et plusieurs continuent à recourir à des fournisseurs extérieurs, notamment à l'industrie de défense américaine.
Conclusion
Les données publiées par l'EDA en septembre 2025 montrent une augmentation des dépenses d'armement au sein de l'Union européenne, accompagnée d'efforts pour développer des achats collectifs. Les autorités européennes soulignent la nécessité d'une meilleure coordination pour améliorer l'efficacité des dépenses et répondre aux objectifs fixés au niveau de l'OTAN et de l'UE.