Contexte général
Le président libanais Joseph Aoun a déclaré que les autorités du pays étaient déterminées à désarmer le Hezbollah ainsi que l'ensemble des groupes armés opérant au Liban. Cette annonce intervient dans un contexte de pressions internationales, notamment américaines, en faveur du transfert de toutes les armes sous le contrôle de l'armée libanaise.
Déclarations des parties concernées
Dans un discours prononcé lors de la Fête de l’Armée, le président a indiqué que le gouvernement souhaitait retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l’armée nationale. Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a pour sa part affirmé que toute demande visant à désarmer son mouvement revenait, selon lui, à servir les intérêts d’Israël. Il a également accusé l’émissaire américain Tom Barrack, qui a appelé au désarmement du Hezbollah, d’intervenir en faveur d’Israël.
Situation militaire et sécurité
Le Hezbollah, affaibli par un récent conflit armé avec Israël, conserve une partie de son arsenal, notamment des missiles. Malgré la mise en place d’un cessez-le-feu en novembre 2024, les forces israéliennes poursuivent des opérations sur le sol libanais, déclarant cibler des infrastructures liées au Hezbollah. L’armée israélienne a notamment annoncé des frappes sur des sites de production de missiles et des sites souterrains voués à la fabrication et au stockage d’armes.
Pressions internationales et discussions internes
Un responsable libanais, cité anonymement, a indiqué que le gouvernement subit d’importantes pressions internationales et régionales pour formaliser, au niveau du Conseil des ministres, un engagement à désarmer le Hezbollah. Le président Aoun a précisé que des modifications ont été apportées à des propositions américaines sur le désarmement et que ce plan devrait être discuté pour l’établissement d’un calendrier d’application.
Parallèlement, le Liban demande la fin des frappes israéliennes, le retrait des forces israéliennes de plusieurs positions dans le sud du pays et la libération de prisonniers libanais.
Enjeux politiques
Le président a appelé toutes les forces politiques à saisir ce qu’il a qualifié d’occasion historique afin de conférer à l’armée et aux forces de sécurité le monopole des armes sur tout le territoire libanais, dans le but de rétablir la confiance de la communauté internationale.
Contexte historique et économique
Le Hezbollah reste la seule formation armée à avoir maintenu ses armes à l’issue de la guerre civile libanaise terminée en 1990, invoquant la « résistance » face à Israël. Les autorités libanaises ont également pris l’engagement de désarmer les groupes palestiniens armés présents dans des camps de réfugiés, sans traduction concrète à ce stade.
Le Liban traverse une crise économique sans précédent, aggravée par des blocages institutionnels. La communauté internationale conditionne son aide à la mise en œuvre de réformes économiques et à l’engagement sur le désarmement des groupes armés.
Conclusion
Les autorités libanaises poursuivent un projet de désarmement des groupes armés, incluant le Hezbollah, en négociation avec leurs partenaires internationaux et sous la pression de la situation sécuritaire. Le processus implique des discussions gouvernementales et l’élaboration d’un calendrier, dans un contexte de tensions persistantes avec Israël et de crise économique interne.