Faits
Deux femmes sont décédées dans la nuit de vendredi à samedi lors d'une tentative de traversée clandestine de la Manche au sud de Boulogne-sur-Mer, dans le département du Pas-de-Calais. L'incident s'est produit à hauteur des plages de Neufchâtel-Hardelot alors qu'environ une centaine de personnes se trouvaient à bord d'une embarcation de fortune.
Déroulement et secours
Selon la préfecture du Pas-de-Calais, l'embarcation est partie vers 03h15 puis est revenue sur la plage environ une heure plus tard, après avoir dérivé et sans avoir pu démarrer. Environ soixante personnes ont été prises en charge par la protection civile ; d'autres se sont dispersées avant l'arrivée des secours. Trois personnes ont été hospitalisées pour hypothermie légère à l'hôpital de Boulogne-sur-Mer.
Parallèlement, le corps d'un autre migrant a été repêché dans un canal à Gravelines (Nord) menant à la mer.
Enquête
Le parquet de Boulogne-sur-Mer a ouvert une enquête pour établir les circonstances des décès. La procureure a indiqué que les deux victimes identifiées étaient des adultes de nationalité somalienne.
Bilan et contexte
Un décompte fait état d'au moins 25 personnes décédées lors de tentatives de traversées clandestines entre la France et le Royaume-Uni depuis le début de l'année ; l'ajout du corps retrouvé à Gravelines porte le bilan à au moins 26 décès. Des associations estiment qu'il y a eu plus de 500 morts dans la Manche depuis 1999.
Les départs s'effectuent régulièrement à bord de petites embarcations de fortune, souvent surchargées, appelées « small boats ». Ces traversées présentent des risques importants de noyade et d'hypothermie.
Malgré le renforcement des moyens de surveillance et d'interception en France, le nombre de traversées reste élevé : plus de 32 000 personnes ont rejoint les côtes britanniques depuis le début de l'année, selon les comptages rapportés.
En 2025, un accord migratoire entre la France et le Royaume-Uni est entré en vigueur, prévoyant des retours et des transferts réciproques sur la base du principe "un pour un" ; ce dispositif reste l'objet de critiques et de recours judiciaires.
Pression sur le littoral
Les autorités ont signalé une intensification des tentatives de départ depuis le littoral lors de fenêtres météorologiques favorables, ce qui accroît la pression sur les moyens de surveillance et d'assistance en mer.