Un homme de 23 ans a été condamné en septembre 2025 par le tribunal correctionnel du Havre à quatre ans d'emprisonnement, dont deux ans fermes, pour avoir tué cinq chevaux et grièvement blessé dix autres en Seine-Maritime.
Faits
Les faits se sont déroulés de nuit, à plusieurs reprises, dans des prés et des écuries de Seine-Maritime entre mai et août 2025. Les procès-verbaux indiquent que les équidés ont subi des lacérations profondes, des fractures et, dans certains cas, des atteintes oculaires. Cinq chevaux sont décédés, certains immédiatement et l'un a été euthanasié en raison de la gravité de ses blessures. Dix autres animaux ont été grièvement blessés.
Enquête
Les investigations ont permis d'identifier un homme de 23 ans. Des traces de sang humain relevées sur des lieux d'atteintes ont contribué à son identification. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi un cutter taché de sang, une massette, des cordes et des aliments pour chevaux. Le mis en cause a été placé en détention provisoire le 4 août 2025. Son dossier comporte une condamnation antérieure, survenue à l'âge de seize ans, pour une agression au couteau.
Procédure judiciaire et expertises
L'accusation a retenu les qualifications de « sévices graves ou actes de cruauté » sur un animal domestique et de détention d'armes de catégorie D. La défense a demandé des expertises psychologiques supplémentaires et une contre-expertise psychiatrique ; ces demandes ont été rejetées par le tribunal. Deux expertises psychiatriques ordonnées dans le cadre de la procédure ont conclu à l'absence d'abolition ou d'altération du discernement au moment des faits. Lors des auditions, le prévenu a évoqué des « pulsions » et déclaré entendre « des voix ». Le ministère public avait requis une peine de cinq ans d'emprisonnement, partiellement assortie d'un sursis probatoire.
Peine et mesures complémentaires
Le tribunal a prononcé une peine de quatre ans d'emprisonnement, dont deux ans fermes. La condamnation est assortie d'une obligation de soins psychiatriques et d'interdictions : détenir un animal ou une arme, et, selon la décision, une interdiction de paraître en Seine-Maritime. Le condamné est resté incarcéré à l'issue du jugement.
Parties civiles et réactions
Une dizaine de propriétaires, dont l'ex-compagne du prévenu, se sont constitués parties civiles. Plusieurs associations de protection animale, dont 30 Millions d'Amis et l'association Stéphane Lamart, se sont également portées parties civiles. À l'extérieur du palais de justice, des manifestants ont réclamé une peine d'au moins cinq ans ferme.
Contexte régional
La Normandie présente une forte densité d'équidés, en particulier pour l'élevage et les disciplines hippiques. L'affaire a été rapprochée de signalements de mutilations de chevaux survenus en 2020, pour lesquels la majorité des cas avait ensuite été attribuée à des causes non criminelles.