Introduction
Dans les vingt dernières années, une tendance significative de décroissance du désir d'avoir des enfants a été observée en France. Cette évolution est documentée dans une étude réalisée par l'Institut national d'études démographiques (Ined), publiée en 2025. Cet article analyse les implications potentielles de ce phénomène sur la société, basées sur les résultats de l'enquête.
Résultats de l'étude
L'étude, parue dans la revue Population et Sociétés, repose sur l'Étude des relations familiales et intergénérationnelles (Erfi 2), menée en 2024 auprès de 12 800 personnes âgées de 18 à 79 ans en France. Un des principaux indicateurs de cette enquête est le "nombre idéal d'enfants" par famille, qui est passé de 2,7 en 1998 à 2,3 en 2024. Notamment, deux tiers des personnes entre 18 et 49 ans considèrent désormais que deux enfants constitue le nombre idéal dans une famille, contre moins de la moitié en 1998. La proportion de ceux estimant que la famille idéale compte au moins trois enfants est passée de 50% à 29% durant la même période.
Tendances et motifs
La tendance observée met en lumière une évolution des normes sociales et familiales, avec une inclination croissante vers la limitation du nombre d’enfants à deux, une vision perçue de plus en plus comme un maximum plutôt qu’un minimum. Le sociologue Milan Bouchet-Valat, co-auteur de l'étude, note que cette tendance pourrait envisager une poursuite de la baisse de la fécondité.
En 2024, la France a enregistré la naissance de 663 000 bébés, le nombre annuel le plus faible depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, accentuant ainsi les préoccupations concernant le vieillissement de la population et le financement de la protection sociale.
Influence des facteurs sociétaux
La diminution du désir d'enfants est également liée à une prise en compte accrue de l'égalité dans les couples. L'analyse montre que les couples ayant une conception égalitaire des rôles femmes-hommes tendent à avoir moins d'enfants par rapport aux couples plus traditionnels. De plus, des préoccupations liées à l'avenir influencent également le désir d'avoir des enfants : les personnes très inquiètes pour les générations futures souhaitent moins souvent fonder une grande famille.
Conclusion
Ce changement de paradigme familial présente des défis pour le renouvellement des générations, lequel n'est assuré qu'avec un taux de fécondité d'environ 2,1 enfants par femme en l'absence de migration. Les chercheurs et responsables politiques soulignent l'importance d'un soutien efficace aux familles, afin de permettre aux femmes et aux hommes de prendre des décisions éclairées concernant la parentalité, notamment à travers des réformes politiques telles que celles envisagées pour le congé parental en France.