Contexte des négociations
Trois ans après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, des discussions préliminaires concernant une possible rencontre entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont eu lieu lors de négociations organisées à Istanbul entre les délégations de Kiev et de Moscou. Cette proposition s’inscrit dans l’objectif ukrainien de progresser vers la fin du conflit en Ukraine, Kiev souhaitant également la participation du président américain lors de cette éventuelle réunion.
Position des parties
Selon Volodymyr Zelensky, les négociateurs russes et ukrainiens ont commencé à discuter d'un éventuel sommet afin de mettre un terme au conflit, ce qui est considéré par Kiev comme un progrès vers une formule de rencontre. Le chef de la délégation ukrainienne, Roustem Oumerov, a proposé que la réunion ait lieu avant la fin du mois d’août, ce qui coïncide avec un ultimatum de 50 jours posé par le président américain Donald Trump à Vladimir Poutine pour parvenir à un accord, sous peine de sanctions accrues contre la Russie.
De son côté, le Kremlin a déclaré qu'une telle réunion au sommet ne pourrait intervenir qu’à un stade avancé des négociations et a jugé peu probable la tenue d’une rencontre d’ici la fin août. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a souligné qu’une "réunion au plus haut niveau" ne pouvait avoir lieu que pour "mettre un point final au règlement" du conflit. Moscou estime qu’il est difficile de mener à terme un processus aussi complexe dans un délai aussi court, en raison de divergences majeures entre les propositions des deux camps.
Exigences et blocages
Les demandes des parties demeurent radicalement opposées. La Russie exige que l’Ukraine cède quatre régions actuellement partiellement occupées par les forces russes, en plus de la Crimée, annexée en 2014, et que Kiev renonce formellement à rejoindre l’OTAN. L’Ukraine, de son côté, demande le retrait complet des troupes russes de son territoire, des garanties de sécurité occidentales qu’incluent la poursuite des livraisons d’armes et, selon certaines déclarations, un déploiement de troupes européennes, ce à quoi Moscou s’oppose fermement.
Situation militaire
Sur le terrain, la ligne de front reste active. L’armée russe tente de progresser mais n’a pas enregistré de percée significative selon les déclarations du président ukrainien. Malgré cela, les forces ukrainiennes rencontrent des difficultés, notamment un manque de recrues et d’armement, conduisant Kiev à solliciter davantage de livraisons d’armes auprès de ses alliés.
Soutien militaire occidental
Un accord entre l’Ukraine et les États-Unis, qui permet à des pays européens d’acheter des armes américaines pour les fournir à Kiev, devrait notamment aboutir à la livraison de dix systèmes de défense antiaérienne Patriot. Le financement de certains de ces systèmes a déjà été confirmé par l’Allemagne et la Norvège. Par ailleurs, un contrat portant sur la vente de drones à destination des États-Unis a été évoqué, pour un montant compris entre 10 et 30 milliards de dollars.
Activité militaire récente
Des frappes russes ont continué de viser plusieurs régions ukrainiennes, notamment Zaporijjia, Kherson et Donetsk, ayant entraîné des pertes civiles. Selon l’armée de l’air ukrainienne, la majorité des drones et missiles lancés par la Russie lors de la nuit précédente ont été interceptés.
Réformes internes en Ukraine
Parallèlement aux négociations internationales, le président Zelensky a proposé un nouveau projet de loi destiné à garantir l’indépendance des institutions anticorruption en réponse à une controverse liée à une précédente réforme ayant limité l’autonomie de ces structures. Ce texte est examiné en vue de maintenir la conformité de l’Ukraine aux exigences de l’Union européenne, à laquelle le pays aspire à adhérer.
Perspectives
Les discussions se poursuivent entre les deux pays, mais d’importantes divergences persistent tant sur le fond du conflit que sur les modalités d’une éventuelle rencontre au plus haut niveau. À ce stade, aucune décision n’a été prise concernant la tenue ou la date d’un sommet entre les présidents ukrainien et russe.