Contexte et enjeux
Le 11 mai 2025, les citoyens albanais ont été appelés aux urnes pour des élections législatives déterminantes, perçues comme un test pour les aspirations européennes du pays. Depuis l'obtention de son statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne, l'Albanie a franchi une étape importante en ouvrant des négociations en juillet 2022. Cet événement est scruté de près par la communauté internationale, qui y voit une opportunité de vérifier le bon fonctionnement des institutions démocratiques du pays, souvent critiquées pour leur fragilité.
Le processus électoral
Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (05h00 GMT) et fermé à 19h00 (17h00 GMT). Les élections se sont tenues sous la surveillance de plus de 2 000 observateurs nationaux et étrangers. Une particularité de ce scrutin a été la participation pour la première fois de la diaspora albanaise, qui a pu voter par correspondance depuis l'étranger. Près de 246 000 Albanais résidant hors du pays étaient inscrits sur les listes électorales.
Les principaux acteurs
Edi Rama : Premier ministre sortant et leader du Parti socialiste depuis 2005, il brigue un quatrième mandat, ce qui serait inédit pour l'Albanie. Ancien maire de Tirana, il promet l'entrée dans l'UE d'ici 2030 et rejette les accusations de liens avec le crime organisé.
Sali Berisha : Ancien président non communiste d'Albanie et figure de la droite, il s'est allié avec une vingtaine de partis pour défier Rama. Berisha, déclarée "persona non grata" par les États-Unis et le Royaume-Uni pour des soupçons de corruption et de crime organisé, propose une "Great Albania" avec un programme de relance économique.
Les enjeux et perspectives
Ces élections cruciales ont réuni quelque 3,7 millions d'électeurs appelés à choisir parmi les candidats de 40 partis politiques. Les deux grands partis ont centré leurs campagnes sur l'économie, la lutte contre la corruption et le crime organisé, conditions essentielles pour l'intégration du pays à l'UE.
Les résultats sont attendus dans les deux jours suivant le scrutin, avant le sommet de la Communauté politique européenne prévu à Tirana. Historiquement, les perdants des élections en Albanie contestent souvent les résultats, alléguant des fraudes. Toutefois, le bon déroulement de ces élections est vu comme un pas crucial vers l'adhésion à l'UE.