Résumé
Le maire de Grenoble, Éric Piolle, a été suspendu à titre conservatoire de son mandat de porte‑parole du parti Les Écologistes et retiré du bureau politique à titre conservatoire. Cette décision a été prise par le conseil disciplinaire du parti, validée par le bureau politique, et notifiée à l’élu le 16 septembre 2025, dans le contexte d’une instruction judiciaire ouverte à son encontre.
Enquête judiciaire
Une instruction a été ouverte au début de juin 2024 à Grenoble pour des faits qualifiés de « concussion » et de « recel de délit ». L’enquête fait suite à un article du Canard enchaîné qui accuse l’organisation d’un montage budgétaire visant à faire reverser 16 800 euros à l’ancienne première adjointe d’Éric Piolle, aujourd’hui députée sous l’étiquette La France insoumise, Elisa Martin.
Selon les éléments communiqués par le parti et l’intéressé, Éric Piolle n’avait, au moment de la décision de suspension, ni été entendu par la justice ni mis en examen. Il a exprimé publiquement son point de vue en accusant un ancien collaborateur de chercher à lui nuire dans cette affaire.
Décision du parti et motifs
Le conseil disciplinaire a considéré que les soupçons pesant sur Éric Piolle, et le fait qu’il n’ait pas souhaité les démentir en interne ou en externe, pouvaient avoir des conséquences pour la réputation du parti, notamment à l’approche des élections municipales. Le refus de clarifier ces faits a été jugé incompatible avec l’exercice de la fonction de porte‑parole, au regard des valeurs et principes de fonctionnement cités par l’instance (transparence, probité, coopération).
Le bureau politique a validé la décision et l’a notifiée à l’élu le 16 septembre 2025. La suspension est qualifiée de mesure conservatoire par la direction du parti.
Antécédents et procédure interne
Éric Piolle avait été élu porte‑parole par les adhérents du parti en avril 2025. Cette élection s’était déroulée malgré la préférence exprimée de la secrétaire nationale du parti, Marine Tondelier, pour un autre candidat.
Après l’élection, le bureau politique avait demandé à M. Piolle de s’entretenir sur les éléments médiatiques liés à l’enquête; il a décliné ces demandes en indiquant se tenir à la disposition de la justice et en refusant de relancer la médiatisation de l’affaire. Le bureau politique a saisi le conseil disciplinaire, qui a mené une audition ; selon le parti, l’élu a de nouveau refusé de s’exprimer sur les faits devant l’instance indépendante.
Réactions et suites envisagées
Éric Piolle a critiqué la décision et a indiqué qu’il envisagerait des recours, y compris juridiques. Il a également rappelé qu’il ne se représente pas aux municipales de Grenoble.
Du côté du parti, la décision a été présentée comme visant à préserver la réputation collective à l’approche d’échéances électorales. Au niveau local, les écologistes de Grenoble étaient attendus pour se prononcer sur leur candidate pour les municipales de 2026.
Situation procédurale en cours
La procédure judiciaire se poursuivait au moment de la suspension. Aucune mise en examen ou audition judiciaire d’Éric Piolle n’avait été signalée publiquement au moment de la décision disciplinaire. Toute évolution de la situation dépendra des actes de l’instruction et des décisions judiciaires ultérieures.