Violences en République démocratique du Congo (RDC)
Au cours des dernières semaines, la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu dans l'est de la RDC, a été le théâtre de violentes confrontations entre les rebelles du M23 et des milices pro-gouvernementales appelées "Wazalendo". Au moins 52 personnes ont trouvé la mort lors de ces affrontements. Les violences se sont intensifiées malgré la présence de détonations d'armes lourdes et légères, notamment dans les quartiers ouest de cette ville d'environ deux millions d'habitants, sous le contrôle du M23 depuis fin janvier.
Le gouvernement congolais accuse le M23 d'avoir orchestré une attaque contre des civils. Parallèlement, le CMC-FDP, lié aux milices Wazalendo, a revendiqué l'assaut. Pour sa part, le M23, soutenu par le Rwanda, a affirmé qu'il s'agissait d'une tentative des forces congolaises de reprendre la ville, laquelle a été repoussée.
Ces événements se déroulent sur fond de négociations de paix à Doha, sous l'égide du Qatar, auxquelles le M23 a conditionné sa participation à diverses exigences, notamment le retrait des troupes adverses et des libérations de ses membres emprisonnés. Kinshasa soutient que tout processus de paix nécessite d'abord le retrait des rebelles des zones qu'ils occupent.
Depuis sa résurgence en 2022, le M23 a capturé plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les tensions bilatérales sont exacerbées par les accusations de soutien du Rwanda au M23, démenties par Kigali.
Violences dans l'État du Plateau, Nigéria
Dans un contexte distinct, l'État du Plateau au Nigéria est également secoué par des conflits meurtriers. Plus de 50 personnes ont été tuées le 15 avril 2025, lors d'attaques dans les villages de Zike et de Kimakpa. Ces attaques surviennent une dizaine de jours après des incidents similaires ayant coûté la vie à plus de 40 personnes.
L'État du Plateau, situé à la jonction entre le nord majoritairement musulman et le sud chrétien, est le théâtre régulier d'affrontements intercommunautaires exacerbés par des différends fonciers. Les tensions politiques et l'exploitation illicite des ressources minérales, au milieu d'une instabilité due à l'absence des forces de l'ordre, aggravent encore la situation.
Les autorités locales ont fermement condamné ces violences, tandis que le président nigérian Bola Tinubu a ordonné une enquête pour identifier les auteurs de ces actes. Le problème des violences ethniques, souvent opposant des éleveurs peuls musulmans à des agriculteurs chrétiens, demeure l'un des principaux défis sécuritaires du pays.
Conclusion
Ces incidents distincts mais similaires, tant en RDC qu'au Nigéria, illustrent la complexité des conflits armés qui émaillent certaines régions de l'Afrique. Qu'ils soient motivés par des intérêts politiques, ethnoculturels ou économiques, ces violences continuent de menacer la stabilité et la sécurité civile tout en nécessitant des efforts concertés pour établir des conditions de paix durables.