Contexte de l'affaire
Le 21 novembre 2020, le producteur de musique Michel Zecler a été agressé par quatre policiers dans son studio de musique à Paris. Cette agression a eu lieu après un contrôle déclenché par une supposée "forte odeur de cannabis" et l'"absence du port du masque" dans un contexte de regain épidémique de Covid-19. L'incident a suscité une large indignation publique après la diffusion des images de vidéosurveillance par Loopsider, contredisant la version initialement fournie par les policiers.
Décision judiciaire
Deux juges d'instruction ont ordonné un procès pour les policiers impliqués. Trois d'entre eux, Aurélien L., Philippe T., et Pierre P., seront jugés par la cour criminelle départementale de Paris. Ils sont accusés de faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique (PDAP) et de violences volontaires avec incapacité totale de travail supérieure à huit jours, effectuées en réunion et avec arme. Un quatrième policier, Hugues R., sera jugé devant le tribunal correctionnel pour avoir utilisé une grenade lacrymogène contre Michel Zecler et d'autres jeunes hommes présents au moment des faits.
Éléments liés à la discrimination raciale
Les juges ont rejeté la dimension raciste des accusations, bien que Michel Zecler ait affirmé que des insultes racistes lui avaient été adressées durant l'agression. Les juges ont constaté que les preuves des propos racistes allégués ne répondaient pas aux standards de la matière pénale. Le ministère public avait néanmoins demandé l'inclusion de cette circonstance.
Réactions et conséquences
Les policiers ont reconnu des coups injustifiés, entraînant une incapacité totale de travail de 45 jours pour Michel Zecler, en raison notamment d'une rupture du tendon du biceps gauche. La gravité de l'incident a conduit à la mise en détention provisoire de deux des policiers, une mesure rare à l'encontre de fonctionnaires de police, qui ont été libérés un mois plus tard sous contrôle judiciaire.
Ni Michel Zecler, ni ses avocats, ni les avocats des policiers n'ont commenté immédiatement l'ordonnance de procès. Cette décision, en écartant le caractère raciste, a suscité des réactions mitigées, notamment chez les avocats représentant d'autres victimes dans ce contexte.
Impact politique et médiatique
Cette affaire a eu des répercussions jusqu'au sommet de l'État, déclenchant des réactions de condamnation, y compris de la part du président Emmanuel Macron. L'affaire a également relancé le débat sur les violences policières et les discriminations raciales au sein des forces de l'ordre françaises.