Introduction
En France, les recommandations alimentaires du Programme National Nutrition Santé (PNNS) sont bien établies. Ces recommandations incluent la consommation d'au moins cinq fruits et légumes par jour, de féculents complets quotidiens, de légumes secs au moins deux fois par semaine, et de limiter les boissons sucrées à un verre par jour. Une étude menée par Santé publique France pour l'année 2021 analyse le respect de ces recommandations par la population française.
Consommation de Fruits et Légumes
L'étude révèle qu'en 2021, seulement 20 % des hommes et 25 % des femmes respectaient la recommandation de consommer au moins cinq fruits et légumes par jour. En revanche, un pourcentage important de la population reste en deçà de cet objectif, avec 65,5 % des hommes et 57,1 % des femmes ingérant moins de 3,5 fruits et légumes quotidiennement. Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes adultes, les individus moins diplômés et les ménages comprenant des enfants, notamment ceux qui sont monoparentaux.
Importance des Féculents Complets et Légumes Secs
Les féculents complets, tels que le pain, le riz ou les pâtes complètes, jouent un rôle clé dans la réduction du mauvais cholestérol et la prévention des maladies cardiovasculaires. Malgré leurs bénéfices, ils ne sont consommés quotidiennement que par 28,9 % des hommes et 26,2 % des femmes. Similairement, les légumes secs, reconnus pour leur richesse en fibres, ne sont intégrés au régime alimentaire qu'une fois deux fois par semaine par seulement un adulte sur quatre.
Consommation de Boissons Sucrées
La consommation de boissons sucrées demeure préoccupante, avec un écart notable entre les sexes. Près de 20 % des hommes et 10 % des femmes dépassaient la limite recommandée d'un verre par jour en 2021. L'excès de boissons sucrées est directement associé à des risques accrus de prise de poids, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires.
Inégalités Sociales et Territoriales
L'étude met en exergue de substantiels écarts sociaux et géographiques dans le respect des recommandations nutritionnelles. Les ménages à revenu élevé et les personnes diplômées tendent à consommer davantage de fruits, légumes et féculents complets. À l'opposé, les ménages modestes optent plus fréquemment pour des légumes secs, probablement en raison de leur coût abordable. Certaines régions, comme les Hauts-de-France, présentent des indicateurs nutritionnels défavorables, suggérant des disparités territoriales marquées.
Recommandations Stratégiques
Pour promouvoir de meilleures habitudes alimentaires, l'étude suggère plusieurs axes d'action :
- Individuel : Encourager des petites modifications progressives dans le régime alimentaire pour intégrer davantage de fruits et légumes.
- Collectif : Mettre en œuvre des politiques publiques limitant la publicité pour les boissons sucrées et favorisant l'accès à des produits sains dans les cantines.
- Territorial : Adapter les campagnes de prévention aux spécificités locales, en promouvant par exemple les légumes secs dans les DROM.
- Éducatif : Renforcer l'éducation nutritionnelle, particulièrement auprès des populations jeunes, masculines, et moins favorisées.