Le 17 septembre 2025, environ 1 600 touristes ont été évacués du site archéologique du Machu Picchu au Pérou en raison d’une manifestation locale et d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Contexte
Le principal accès terrestre au Machu Picchu pour les visiteurs se fait par train entre Cusco et Aguas Calientes, puis par un trajet en bus entre Aguas Calientes et le site. Le contrat de concession d’une entreprise de bus assurant ce dernier trajet avait expiré après trente ans. Des habitants ont demandé le départ de cette compagnie et la mise en place d’une société appartenant à l’une des communautés locales. Le mouvement a été organisé par le Front de défense des intérêts du Machu Picchu, qui a annoncé une action illimitée jusqu’à la mise en service d’une nouvelle entreprise de transport.
Déroulement des faits
Lundi précédant l’évacuation, des manifestants ont placé des rochers et des troncs d’arbre sur plusieurs tronçons de la voie ferrée reliant Cusco au Machu Picchu, entraînant l’interruption du service ferroviaire. Dans la nuit de lundi à mardi, la police a dégagé une partie des voies. Des affrontements lors de cette opération ont fait 14 blessés parmi les forces de l’ordre, selon un communiqué de la police.
À l’issue du deuxième jour de blocage, les autorités ont organisé des opérations d’évacuation. Environ 1 400 touristes ont été évacués vers Cusco dans la matinée, puis 156 autres dans la soirée, portant le total signalé à environ 1 600 personnes. À un moment donné, les autorités ont indiqué que près de 900 personnes restaient bloquées en raison d’une nouvelle action sur la voie. Les évacuations ont repris après une suspension temporaire du mouvement des manifestants, cette suspension étant annoncée jusqu’au lendemain matin.
Des représentants officiels, dont la ministre du Tourisme Desilu Leon, ont fait des annonces publiques sur le déroulement des évacuations. Oscar Luque, représentant du Défenseur du Peuple à Cusco, a indiqué la reprise des évacuations et mentionné une liste de 156 touristes pris en charge lors d’un convoi en train. Parmi les ressortissants étrangers concernés figuraient des Français, Japonais, Américains, Polonais, Brésiliens, Allemands et Portugais, selon une liste citée par l’AFP.
Pendant l’interruption des opérations, des autorités ont proposé à certains touristes de parcourir à pied plusieurs heures pour rejoindre des points de transport alternatifs. Des touristes ont relayé ce recours, et un voyageur chilien, Miguel Salas, a déclaré qu’il ne pouvait pas faire cette marche en raison de la grossesse de son épouse, selon ses propos rapportés.
Réactions et suites
La compagnie Consettur Machupicchu a indiqué qu’elle continuait d’opérer malgré l’expiration de sa concession, sans préciser d’autres détails. La ministre du Tourisme a annoncé la tenue d’une réunion avec des autorités locales et des syndicats pour trouver une solution aux manifestations. Les autorités ont également indiqué que d’éventuels touristes restant bloqués pourraient être acheminés avant huit heures le lendemain.
Informations sur le site
Le Machu Picchu est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1983. Le site accueille en moyenne 4 500 visiteurs par jour, selon des chiffres officiels. La citadelle, située à 2 438 mètres d’altitude, a été édifiée au XVe siècle sur ordre de l’empereur inca Pachacutec et a été redécouverte en 1911 par l’explorateur Hiram Bingham.