Contexte et Développement de l'Affaire
À l'approche de la discussion au Sénat sur la loi relative à la fast fashion, deux associations, Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales, ont exprimé leurs préoccupations concernant les pratiques de représentation d'intérêts du groupe Shein. En mai 2025, ces associations ont décidé de saisir la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour demander une enquête sur des "potentielles irrégularités" dans les déclarations de lobbying de Shein et des sociétés affiliées.
Critiques et Réponses de Shein
Les associations ont formulé des allégations selon lesquelles Shein aurait omis certaines informations pour les années 2023 et 2024 et utilisé des formulations peu explicites dans ses déclarations. Shein, une entreprise de prêt-à-porter en ligne fondée en Chine mais désormais basée à Singapour, a répondu en affirmant sa conformité avec les règles de la HATVP, précisant l'objet des actions et les personnes concernées dans ses déclarations.
Personnalités Impliquées et Accusations de Lobbying
Les inquiétudes des associations concernent en partie le recrutement de personnalités telles que l'ancien ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a rejoint Shein comme conseiller en responsabilité sociétale. Castaner a publiquement pris position contre certaines mesures de la loi sur la fast fashion, et ce recrutement n'aurait pas été correctement déclaré selon les associations. Il a néanmoins affirmé que son contrat ne relevait pas du lobbying mais de conseils. D'autres personnalités mentionnées incluent l'ex-secrétaire d'État aux droits des victimes Nicole Guedj et Bernard Spitz, ancien président de la fédération française de l’assurance, tous membres du même comité consultatif.
Risque d'Ingérence Étrangère
Outre les questions de transparence, les associations ont exprimé des préoccupations concernant le risque d'ingérence étrangère. Elles ont souligné l'embauche de Fabrice Layer en août 2023, un individu ayant précédemment occupé des fonctions similaires chez Huawei, une entreprise chinoise faisant l'objet d'enquêtes en Europe.
Contexte Législatif
Ce signalement coïncide avec l'examen prochain au Sénat du projet de loi sur la fast fashion, déjà adopté en première lecture à l'Assemblée nationale en 2024. Le Sénat a modifié le texte pour clarifier la définition de la fast fashion, ce qui a suscité des réactions de coalitions d'associations de défense de l'environnement et des droits humains, telles que Stop Fast Fashion. Cette coalition, comprenant des entités comme Emmaüs et Zero Waste, plaide pour une législation plus stricte face aux pratiques de consommation rapide dans la mode.
En somme, le cas Shein soulève des questions cruciales de transparence et de potentielle ingérence étrangère, sujets qui restent à être clarifiés par la HATVP et qui s'inscrivent dans un contexte plus large de réforme législative influencée par des préoccupations sociétales et environnementales.