Introduction
En 2024, les financements accordés par les principales banques mondiales aux secteurs des énergies fossiles ont augmenté de manière significative. Un rapport conjoint de plusieurs ONG, dont Reclaim Finance, Rainforest Action Network et Urgewald, a révélé que ces financements ont atteint environ 869 milliards de dollars, soit une augmentation de 23 % par rapport à 2023. Ce retour à la hausse fait suite à une baisse observée au cours des deux années précédentes.
Contexte
Le rapport "Banking on Climate Chaos" souligne que, depuis l'accord de Paris sur le climat de 2015, près de 8 000 milliards de dollars ont été dirigés vers les entreprises de pétrole, de gaz et de charbon. Cet accord a pour objectif de maintenir l'élévation de la température mondiale en dessous de 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle.
Principaux acteurs et stratégies
Parmi les banques les plus impliquées, JPMorgan se distingue avec un financement de 53,5 milliards de dollars en 2024, suivi de Bank of America et Citigroup. Les politiques favorables aux énergies fossiles de Donald Trump, réélu en 2024, notamment son slogan "Drill, baby, drill", sont citées comme une des raisons de cette hausse des financements. En parallèle, d'autres banques comme celles du Japon et du Canada ont également intensifié leur financement dans ce secteur. Les cinq grandes banques canadiennes, notamment la Banque Royale et le Groupe Banque TD, ont toutes accru leurs engagements.
Situation en Europe et en France
En Europe, les banques françaises ont globalement réduit leur soutien aux énergies fossiles par rapport aux chiffres d'avant 2020, mais certaines institutions comme BPCE ont vu leurs financements augmenter de manière préoccupante. Les banques françaises ont contribué à hauteur d'environ 20 milliards de dollars en 2024, une réduction marquée par rapport à l'année précédente. Cependant, BNP Paribas a augmenté ses apports en atteignant 17 milliards d'euros, la plaçant dans le top 30 mondial. La Banque postale, pour sa part, a adopté une politique stricte d'exclusion des combustibles fossiles.
Analyse
Les taux d'intérêt bas et le contexte politique en 2024 ont favorisé un afflux de capital vers les énergies fossiles, malgré une sensibilisation croissante aux enjeux climatiques. Le rapport des ONG met en lumière le non-alignement des politiques bancaires avec les impératifs climatiques, signalant un écart entre les engagements publics et les actes financiers.
Conclusion
L'année 2024 a marqué un tournant où les financements bancaires pour les énergies fossiles se sont redéployés à des niveaux inquiétants. Bien que certaines banques européennes aient tenté de réduire leur exposition, la tendance mondiale reste dominée par le soutien intensifié des grandes institutions financières américaines et canadiennes, signalant une persistance des enjeux dans la transition énergétique mondiale.