Contexte et motifs de la grève
Une grève des contrôleurs aériens a été prévue pour les 3 et 4 juillet 2025, causant des annulations significatives de vols à travers la France. Cette mobilisation est menée par deux des trois syndicats principaux des aiguilleurs du ciel, l'UNSA-ICNA et l'USAC-CGT, qui protestent contre ce qu'ils décrivent comme un "sous-effectif structurel" et un "management toxique" au sein de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Cette grève survient aux tout débuts des vacances scolaires d'été, une période traditionnellement marquée par une forte activité dans les aéroports.
Impact sur le trafic aérien
En réponse à cette grève, la DGAC a demandé aux compagnies aériennes d'annuler 25% des vols au départ et à l'arrivée des principaux aéroports parisiens, notamment Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais. Des annulations de 50% des vols ont également été imposées pour les aéroports du sud de la France, notamment Nice, Bastia et Calvi. De plus, 30% des vols à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari doivent également être annulés.
La DGAC anticipe des perturbations et des retards malgré les mesures mises en place, et collabore avec Eurocontrol, l'agence européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, afin de trouver des solutions pour minimiser l'impact des annulations.
Réactions et démarches des syndicats
L'organisme syndical UNSA-ICNA, représentant 17% des voix lors des dernières élections professionnelles, a rapporté que les discussions avec la DGAC n'ont donné aucun résultat tangible quant à leurs revendications, qui incluent également des "projets techniques en échec". De son côté, l'USAC-CGT, tout en partageant les mêmes préoccupations, a uniquement appelé à une grève le 3 juillet.
En revanche, le SNCTA, qui est le premier syndicat des contrôleurs aériens avec 60% des voix, n’a pas souhaité appeler à la grève. L'administration de la DGAC a exprimé son regret quant à ces dates choisies pour la grève, coïncidant avec un des moments les plus chargés de l'année.
Plan de la DGAC et contexte budgétaire
La DGAC reconnaît les difficultés liées aux sous-effectifs chroniques. En réponse, elle défend un plan de recrutement ambitieux, intégré à un programme pluriannuel, visant à assurer un service performant. Elle a également conclu un accord en 2024 qui a permis d'augmenter les salaires des contrôleurs aériens, malgré un contexte budgétaire contraint pour l'État. Selon un rapport du Sénat d'octobre 2024, le salaire moyen brut annuel des contrôleurs aériens est d'environ 96 000 euros.
La grève a coïncidé avec le congrès annuel de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), soulignant l'ampleur des enjeux pour les compagnies aériennes françaises en cette période clé. La situation met en lumière les tensions persistantes entre les conditions de travail dans l'aviation civile et les impératifs de sécurité et de performance du service aérien en France.