Contexte
Des images satellites ont été utilisées pour documenter des allégations de violences à El-Facher, grande ville du Darfour du Nord, au Soudan. Selon des rapports cités par des organisations internationales, la ville aurait été prise par des forces paramilitaires fin octobre. Les accès à la ville étaient bloqués et les communications déficientes, limitant ainsi la possibilité de vérifications directes sur le terrain.
Observations issues des images satellitaires
Le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université de Yale a publié des analyses d'images satellites. Dans des vues rapprochées de la maternité d'El-Facher, le laboratoire a signalé des « tas d'objets blancs » mesurant approximativement 1,1 à 1,9 mètre, description compatible avec des corps humains allongés ou repliés. Le HRL a aussi observé des « décolorations rougeâtres » au sol, interprétées comme pouvant correspondre à des taches de sang.
Dans un rapport distinct, le HRL a indiqué avoir identifié plusieurs groupes d'objets compatibles avec des corps humains sur des sites universitaires et militaires. Certaines images satellitaires citées portent des dates de prise fin octobre.
Recoupements et méthodologie
Le HRL a déclaré recouper ses observations satellitaires avec d'autres éléments, notamment des vidéos et des messages publiés sur les réseaux sociaux. Selon le laboratoire, des publications attribuées à des paramilitaires ont permis, pour certaines séquences, une datation et une géolocalisation complémentaires.
Le HRL a également signalé qu'après les premières publications, le volume de vidéos disponibles avait diminué et que les enregistrements accessibles contenaient rarement des métadonnées, ce qui complique les vérifications indépendantes. Face à l'accumulation d'amas, le laboratoire a privilégié des mesures volumétriques des groupements d'objets plutôt que le comptage individuel.
Déclarations d'organisations et informations supplémentaires
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, au lendemain de la publication de certaines images, le « meurtre tragique de plus de 460 patients et soignants » dans la maternité d'El-Facher. Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a indiqué que les faits allégués pourraient, s'ils étaient établis, constituer des crimes de guerre et contre l'humanité.
Plusieurs organisations humanitaires et agences onusiennes ont publié des alertes et des appels en lien avec la situation dans la région, citant des difficultés d'accès et un grand nombre de civils affectés.
Contraintes et limites des observations satellitaires
Les observateurs ont souligné les limites de l'imagerie satellitaire : conditions météorologiques influençant la qualité des prises, résolution et type de capteurs, et impossibilité d'obtenir certaines informations intrinsèques depuis l'orbite (identité des victimes, circonstances exactes des décès). Les recoupements avec des sources sur le terrain restent nécessaires pour établir des éléments probants.
Contexte du conflit
Le conflit en cours au Soudan oppose, selon les éléments disponibles, les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide. Le conflit a débuté par une rupture entre les principales autorités militaires et a provoqué des déplacements massifs de populations ainsi que des pertes humaines importantes. Des efforts diplomatiques pour obtenir une trêve ont été menés par des acteurs régionaux et internationaux, sans qu'une solution durable n'ait été annoncée dans les rapports consultés.
Suites possibles
Les analyses satellitaires et les autres éléments rassemblés par des laboratoires et agences ont été utilisés pour alerter et documenter les événements. Ces informations figurent dans des communications des autorités judiciaires internationales et d'organisations humanitaires, qui ont souligné la nécessité d'enquêtes complémentaires afin de déterminer la nature des faits allégués et d'identifier les responsabilités éventuelles.








