Introduction
En 2025, la question de la suppression de l'abattement fiscal de 10% accordé aux retraités sur leurs pensions de retraite est revenue au premier plan dans le cadre des efforts du gouvernement pour réaliser des économies budgétaires significatives d’ici 2026. Cette mesure vise à contribuer à la réduction des dépenses publiques à hauteur de 40 milliards d’euros. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a annoncé cette possibilité, provoquant de nombreuses critiques et inquiétudes parmi les retraités et les analystes politiques.
Nature de l’Abattement Fiscal
Instauré en 1978, l’abattement fiscal pour les retraités était destiné à compenser la baisse des revenus vécue par les retraités ainsi que le fait que les pensions de retraites, déclarées par les caisses de retraite, échappent au risque de sous-déclaration. Limité à 4.399 euros par foyer, cet abattement vise principalement à alléger la charge fiscale pour les retraités aux revenus modestes ou moyens. Contrairement aux actifs qui bénéficient d'une déduction fiscale de 10% pour couvrir les frais professionnels, les retraités n’ont pas cette possibilité, justifiant l’existence de cet abattement.
Conséquences de la Suppression
La suppression de l’abattement de 10% aurait plusieurs conséquences significatives. Tout d'abord, environ 500.000 retraités pourraient devenir imposables, d'après le syndicat Unsa-Retraités. De plus, environ 8,4 millions des 17 millions de retraités déjà imposables verraient leurs impôts augmenter.
En termes concrets, un retraité percevant une pension de 1.542 euros par mois risquerait de commencer à payer des impôts s'il n'avait auparavant aucun autre revenu ni abattement fiscal, avec un coût supplémentaire estimé à 272 euros par an. En outre, les retraités déjà imposables ressentiraient également une pression fiscale accrue. Par exemple, un couple de retraités avec des revenus de 40.000 euros verrait son impôt passer de 609 euros à 1.248 euros sans l’abattement.
Impacts Secondaires
Au-delà de l'augmentation des impôts, la suppression de l’abattement pourrait aussi entraver l'accès des retraités à certains avantages sociaux conditionnés par une non-imposition, tels que certaines aides au logement et autres prestations sociales. De surcroît, le revenu fiscal de référence augmenterait, potentiellement plaçant certains retraités dans une tranche de CSG (contribution sociale généralisée) plus élevée.
Réactions Politiques et Sociales
La proposition a attiré une opposition généralisée au sein de la classe politique, allant de la gauche à la droite. Cette unité contre la suppression reflète les craintes d’un impact disproportionné sur les retraités à faibles et moyens revenus, souvent présentés comme un groupe vulnérable qui subirait une perte significative de pouvoir d’achat.
Conclusion
Alors que le gouvernement cherche à trouver des solutions pour réaliser des économies significatives, la suppression de l'abattement fiscal de 10% pour les retraités continue de susciter débat et opposition, soulignant le besoin d’un équilibre entre contraintes budgétaires et protection des groupes sociaux vulnérables.