Contexte de l'affaire
L'ancien président sud-coréen Moon Jae-in, qui a dirigé le pays de 2017 à 2022, a été officiellement inculpé pour corruption par le bureau des procureurs du district de Jeonju. Il est accusé d'avoir reçu 217 millions de wons (environ 132 200 euros) sous forme de pots-de-vin pour faciliter l'embauche de son gendre dans la compagnie aérienne Thai Easter Jet, malgré l'absence de qualifications pertinentes de ce dernier pour le poste de directeur général.
Détails de l'inculpation
Les procureurs affirment que l'ancien député Lee Sang-jik, qui contrôlait la compagnie aérienne entre 2018 et 2020, a utilisé ces embauches pour attirer les faveurs présidentielles. Le salaire et les avantages financiers octroyés au gendre de Moon ont été qualifiés de pots-de-vin plutôt que de paiements légitimes. Le Parti démocrate, actuellement majoritaire au Parlement et auquel appartient Moon Jae-in, conteste ces accusations, les qualifiant de manœuvre politique.
Contexte politique
Cette nouvelle affaire intervient dans un contexte politique déjà tendu en Corée du Sud, exacerbée par les suites de la tentative avortée de l'ex-président Yoon Seok Yeol d'imposer la loi martiale en décembre 2024. Celui-ci est présentement jugé pour insurrection et risque une peine de prison à vie. La Corée du Sud applique un moratoire sur les exécutions capitales depuis 1997, rendant la peine de mort improbable dans son cas.
Historique des présidents et justice
L'inculpation de Moon Jae-in s'inscrit dans une série d'affaires impliquant d'anciens dirigeants sud-coréens. Les anciens présidents Lee Myung-bak et Park Geun-hye ont été condamnés pour corruption, tandis que Roh Moo-hyun s'était suicidé sur fond d'accusations de versements d'argent illicites en 2009. Cette tendance met en lumière la fragilité politique et les tensions récurrentes autour des présidences dans le pays.
Efforts diplomatiques
Malgré l'affaire, Moon Jae-in est également connu pour son rôle dans le rapprochement intercoréen et ses efforts diplomatiques, en particulier les rencontres orchestrées entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et l'ancien président américain Donald Trump. Cependant, ces actions ne l'ont pas exempté des tumultes politiques et des accusations auxquelles doivent faire face de nombreux dirigeants sud-coréens après leur mandat.