Contexte de l'affaire
Mohamed Amra, un narcotrafiquant surnommé "La Mouche", a été extrait de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) pour être entendu au tribunal de Paris à propos de son évasion orchestrée le 14 mai 2024. Cette évasion s'était produite lors d'une extraction qui s'est transformée en guet-apens au péage d'Incarville (Eure), entraînant la mort de deux agents pénitentiaires et blessant grièvement trois autres. Après cet événement, Amra avait précipitamment quitté la scène et passé neuf mois en cavale avant d'être appréhendé à Bucarest, en Roumanie, le 22 février 2025.
L'extraction de prison
Le mercredi 11 juin 2025, Mohamed Amra a été extrait de sa cellule sous haute sécurité. Cette opération impliquait un transfert en hélicoptère depuis la prison de Condé-sur-Sarthe jusqu'à la base aérienne de Vélizy-Villacoublay (Yvelines), suivi d'un transport par convoi militaire au tribunal de Paris. L'intervention était supervisée par le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), garantissant un strict contrôle et discrétion, avec l'utilisation de casque antibruit et cagoule pour prévenir toute mémorisation du trajet.
L'interrogatoire à Paris
Arrivé au tribunal, Mohamed Amra a été entendu par les juges de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco). Malgré l'importance de la session pour l'avancement de l'enquête, Amra n'a répondu à aucune question concernant l'évasion elle-même, ni sur la préparation, les complices, ou sa fuite prolongée. Toutefois, il a exprimé des préoccupations relatives à ses conditions de détention qui, selon ses avocats, remettent en question la confidentialité de ses échanges légaux en raison de la surveillance constante.
Retours et réactions
Le choix de procéder à une extraction plutôt qu'à une audition en visioconférence ou à un déplacement des juges à la prison a été critiqué par certains syndicats pénitentiaires, invoquant des questions de sécurité et d'efficacité procédurale. L'affaire reste sensible et complexe, mettant en jeu des atteintes graves à la sécurité publique et un large réseau criminel impliquant plus de quarante autres personnes mises en examen pour divers degrés de complicité et d'implication dans cette entreprise criminelle.