Introduction
Le 20 juin 2025, les députés britanniques ont franchi une étape importante dans la réforme législative concernant l'aide à mourir en adoptant en deuxième lecture une proposition de loi historique. Le texte permettrait de légaliser l'aide à mourir pour certains adultes en phase terminale au Royaume-Uni, modifiant significativement le cadre légal en vigueur.
Résultats du vote et réaction des parties prenantes
La Chambre des communes a approuvé le projet de loi par une marge étroite de 314 voix pour et 291 contre. La proposition passera désormais à la Chambre des lords pour un examen ultérieur. Les partisans, rassemblés devant le Parlement avec des slogans tels que "My death, my decision" ("Ma mort, ma décision"), ont célébré cette victoire, reconnaissant le signal fort envoyé par le vote en faveur du changement. Sarah Wootton, directrice de l'association Dignity in Dying, a exprimé sa satisfaction face à ce progrès. À l'inverse, Gordon Macdonald, directeur de Care Not Killing, a critiqué le projet de loi comme "profondément imparfait et dangereux".
Contenu de la proposition de loi
Le texte prévoit la légalisation du suicide assisté pour les adultes dont l'espérance de vie est inférieure à six mois et capacité à s'administrer leur propre décès médicamenteux. Ce changement législatif inclut de nombreuses garanties et des critères stricts. Une étape significative du processus législatif a été le déplacement de l'autorité décisionnelle du juge de la Haute Cour vers un collège d'experts, une modification controversée parmi les opposants. De plus, le projet exclut les individus dont la condition critique résulte d'une cessation volontaire de s'alimenter.
Contexte et soutien public
Actuellement, l'aide médicale à mourir est illégale dans plusieurs juridictions du Royaume-Uni, avec des peines allant jusqu'à 14 ans d'emprisonnement pour quiconque aidant ou incitant une autre personne à mourir. Pourtant, un sondage de YouGov indique qu'une majorité écrasante de 73 % des Britanniques soutient cette législation.
Perspectives politiques
Les partis n'ont émis aucune directive spécifique à leurs membres concernant le vote, montrant des divisions internes même au sein du gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, qui a voté en faveur du texte. Si le projet devient loi, il est prévu que la mise en place effective du suicide assisté prenne jusqu'à quatre ans, avec des estimations gouvernementales indiquant un nombre de 160 à 640 cas la première année, atteignant éventuellement jusqu'à 4 500 cas annuels après dix ans.
Contexte international et régional
En Écosse, malgré la possibilité de poursuites pour homicide volontaire, la législation sur le suicide assisté progresse également, le parlement écossais ayant récemment adopté en première lecture un projet similaire. Cette initiative fait suite à l'île de Man, qui a légalisé une forme de l'aide à mourir en mai dernier, devenant ainsi le premier territoire britannique à le faire.
Conclusion
La progression de cette loi au Royaume-Uni marque un tournant potentiel dans l'approche du droit de mourir dignement, face à un soutien public significatif et malgré des oppositions d'importance. Le débat continuera de l'animer à mesure que le texte sera examiné par les Lords et que les impacts culturels et éthiques de cette décision seront évalués.