Contexte et décision
Le 25 juin, au lendemain d'un cessez-le-feu qui a mis fin à 12 jours de guerre entre l'Iran et Israël, le Parlement iranien a voté massivement pour suspendre la coopération de l'Iran avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Ce projet de loi a été promulgué par le président iranien, Massoud Pezeshkian, et est entré en vigueur le mercredi suivant. Cette mesure marque une escalade dans la crise sur le programme nucléaire iranien.
Réactions internationales
Cette décision a suscité des réactions vives sur la scène internationale. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a appelé la communauté internationale, notamment l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni (connus sous le nom de l'E3), à rétablir toutes les sanctions contre l'Iran. Berlin, par l'intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères, a qualifié cette décision de "signal désastreux", soulignant qu'une solution diplomatique est essentielle pour l'avenir du programme nucléaire iranien. La France s'est également exprimée, affirmant sa préoccupation et demandant à l'Iran de respecter ses obligations internationales. Washington a lui aussi déclaré son soutien à l'AIEA et insisté pour que l'Iran garantisse la sécurité de la mission de l'agence.
Contexte du conflit Iran-Israël
L'Iran a suspendu sa coopération avec l'AIEA dans un climat de tensions aggravées par les attaques israéliennes et américaines contre ses installations nucléaires. Le 13 juin, Israël avait mené une attaque massive sur des installations nucléaires iraniennes, alléguant que l'Iran était sur le point de fabriquer une arme nucléaire. En réponse, Téhéran, qui a toujours affirmé que son programme nucléaire était à des fins civiles, a lancé des missiles et des drones sur Israël. Ce conflit a fait 935 morts en Iran et 28 en Israël.
Conséquences sur l'accord nucléaire et les inspections
La suspension de la coopération signifie que les inspecteurs de l'AIEA n'ont plus accès aux sites nucléaires iraniens, interrompant ainsi toute surveillance internationale du programme iranien. L'Iran, membre du Traité de non prolifération depuis 1970, justifie cette suspension par l'incapacité de l'AIEA à protéger ses installations contre des attaques. Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, a souligné que cette coopération était une "obligation juridique" aussi longtemps que l'Iran restait signataire du traité. Grossi avait sollicité une visite des installations endommagées pour clarifier l'état du matériel nucléaire iranien, mais cette requête a été refusée par l'Iran.
Position de l'Iran
Téhéran critique l'AIEA pour son silence sur les attaques et les accuse de partialité, notamment après l'adoption d'une résolution par l'AIEA accusant l'Iran de non-respect de ses obligations. L'Iran affirme que cette résolution a été utilisée comme prétexte pour les attaques israéliennes. Des officiels iraniens, dont Abbas Araghchi, ont critiqué ce qu'ils perçoivent comme des "intentions malveillantes" de Grossi.
Perspectives
Malgré les critiques, l'Iran pourrait techniquement reprendre l'enrichissement à des niveaux proches de ceux nécessaires pour une bombe atomique dans les mois à venir, ce qui laisse ouverte la question de l'escalade potentielle de la situation dans la région.