Faits principaux
Le président des États‑Unis a signé un décret autorisant l’envoi de 300 membres de la Garde nationale à Chicago pour protéger le personnel et les installations fédérales impliqués dans des opérations d’immigration, selon un communiqué de la porte‑parole de la Maison‑Blanche, Abigail Jackson. Cette décision intervient alors qu’une juge fédérale a rendu une ordonnance provisoire interdisant un déploiement similaire à Portland.
Contexte et antécédents
Depuis plusieurs mois, l’administration fédérale a multiplié les opérations d’application des règles d’immigration dans des grandes villes qualifiées de « sanctuaires » par certains responsables locaux. Des détachements de la Garde nationale avaient déjà été dépêchés vers d’autres villes, notamment Los Angeles, Washington D.C. et Memphis, selon des communiqués officiels.
Décret pour Chicago
La Maison‑Blanche a annoncé l’autorisation d’un détachement de 300 réservistes de la Garde nationale à Chicago, précisant que leur mission est de protéger le personnel et les installations fédérales associées aux opérations d’application de l’immigration. Le département de la Sécurité intérieure (DHS) a conduit des opérations sur le terrain en lien avec ces missions.
Des incidents ont été signalés : le DHS a indiqué qu’un agent avait tiré sur une automobiliste qui, selon le ministère, aurait heurté un véhicule officiel, la blessant. Les autorités locales et certains médias ont fourni des comptes rendus différents sur les circonstances de l’événement et sur l’état de la personne concernée.
Décision judiciaire à Portland
Une juge fédérale, Karin J. Immergut, a rendu une ordonnance provisoire et limité le déploiement de la Garde nationale à Portland. Dans un document de 33 pages, la juge a estimé que les manifestations signalées dans la ville ne constituaient pas un « danger de rébellion » et pouvaient être gérées par les forces de l’ordre locales ordinaires. L’ordonnance comporte une date d’expiration précisée par le texte.
Malgré cette décision, des responsables ont indiqué que des éléments de la Garde californienne avaient été envoyés à Portland. La gouverneure de l’Oregon a qualifié cet envoi de tentative de contournement de la décision judiciaire et a annoncé envisager des recours supplémentaires.
Réactions politiques
Des responsables locaux et des élus démocrates ont critiqué le recours à la Garde nationale dans les villes concernées. Des représentants de l’Illinois ont jugé l’envoi injustifié et ont demandé le retrait des forces fédérales déployées dans l’État. La gouverneure de l’Oregon a déclaré qu’il n’y avait pas d’insurrection à Portland et a appelé à éviter l’escalade.
Des membres de l’administration fédérale et des responsables républicains ont défendu les déploiements, invoquant la protection des agents et la restauration de l’ordre là où, selon eux, les opérations fédérales faisaient face à des entraves.
Le chef de cabinet adjoint de la Maison‑Blanche a qualifié la décision judiciaire relative à Portland d’« insurrection judiciaire » sur le réseau social X, expression reprise ensuite dans diverses communications.
Opérations et réactions sur le terrain
Des manifestations et des tensions ont été signalées autour des centres de traitement et des opérations de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) et d’autres unités fédérales. Des organisateurs et des résidents ont rapporté des usages de gaz lacrymogènes et des arrestations lors de rassemblements autour de centres fédéraux en périphérie de Chicago. Les autorités locales ont demandé à plusieurs reprises la fin d’actions jugées agressives.
Plusieurs associations et élus locaux ont évoqué des craintes de profilage ethnique ou racial dans le ciblage des opérations, notamment dans des quartiers à forte présence de populations migrantes; ces allégations ont été formulées par des acteurs locaux et des témoins.
Portée, enjeux juridiques et perspectives
Les débats portent sur les compétences respectives des autorités fédérales et des autorités locales en matière de maintien de l’ordre à l’intérieur du pays, ainsi que sur les conditions légales du recours à des unités de la Garde nationale pour des missions intérieures. Plusieurs responsables étatiques ont annoncé leur intention de contester certains déploiements par voie judiciaire ou administrative.
La décision de la juge fédérale concernant Portland et les réactions politiques illustrent que la question du recours à des forces de réserve fédérales dans des opérations intérieures demeure source de contestations juridiques et politiques. Les procédures judiciaires et les communications officielles des gouvernements locaux et fédéraux sont susceptibles d’évoluer dans les jours et les semaines à venir.