Contexte
Sébastien Lecornu a été reconduit au poste de Premier ministre par le président de la République, décision annoncée le 11 octobre 2025. Sa nomination intervient quelques jours après sa démission et celle de son précédent cabinet.
Démissions et nomination
Lecornu avait remis sa démission au début de la semaine, après la formation d'un premier gouvernement qui n'a tenu que quatorze heures. Le président a chargé Lecornu de constituer une nouvelle équipe gouvernementale et de conduire des négociations avec les différentes formations politiques.
Mandat confié et priorités affichées
Le Premier ministre reconduit a déclaré accepter sa mission « par devoir ». Sa priorité affichée est la présentation d'un projet de loi de finances permettant au Parlement d'examiner le budget dans les délais prévus par la Constitution. Il a indiqué vouloir ouvrir au débat parlementaire les sujets abordés lors des consultations menées avec les groupes politiques et a demandé aux futurs ministres de s'engager à ne pas nourrir d'ambitions présidentielles pour 2027.
Calendrier budgétaire et contraintes institutionnelles
Le gouvernement dispose d'un calendrier contraint pour déposer le projet de loi de finances afin de laisser au Parlement la période d'examen prévue par la Constitution (70 jours). Cette contrainte a été avancée comme motif de mise sous tension de la formation d'une nouvelle équipe ministérielle.
Composition du socle politique et posture des partis
Les discussions sur la composition du futur gouvernement ont porté sur une participation ou un soutien de la droite et du centre. Les Républicains (LR) se sont prononcés majoritairement en faveur d'un soutien parlementaire « texte par texte », mais certains ténors, dont le président du parti et le ministre de l'Intérieur démissionnaire, ont exclu toute participation au gouvernement. Le parti Horizons a évoqué la possibilité d'un soutien sans participation, en fonction des orientations sur la réforme des retraites.
Le Parti socialiste a conditionné tout accord à des concessions précises : l'abandon du recours systématique à l'article 49.3, des mesures pour protéger le pouvoir d'achat et une suspension complète de la réforme des retraites. Plusieurs formations de gauche — La France insoumise, le Parti communiste et les Écologistes — ont déclaré qu'elles déposeraient ou voteraient une motion de censure si le gouvernement ne prenait pas ces engagements. Le Rassemblement national a annoncé qu'il voterait également la censure.
Enjeux et points de tension
Les principaux points de tension sont : le sort de la réforme des retraites adoptée en 2023, l'utilisation éventuelle de l'article 49.3 pour l'adoption de textes, et les mesures demandées par certains partis pour le pouvoir d'achat et la soutenabilité budgétaire. Ces sujets structurent les négociations entre l'exécutif et les groupes parlementaires et conditionnent la survie politique d'un nouvel exécutif.
Profil et antécédents de Sébastien Lecornu
Sébastien Lecornu, issu du sérail politique de la majorité présidentielle, a exercé plusieurs responsabilités ministérielles, dont le portefeuille de la Défense depuis 2022. Il avait déjà été nommé Premier ministre quelques semaines auparavant avant de démissionner. L'Élysée a présenté sa reconduction comme la volonté de confier la formation d'un gouvernement capable de présenter un budget et de conduire les négociations nécessaires.
Déplacements et premières déclarations publiques
Après sa reconduction, le Premier ministre s'est rendu dans un commissariat du Val-de-Marne, déplacement présenté comme sa première prise de parole publique depuis sa nomination. Lors de ses déclarations, il a réaffirmé l'ouverture au débat parlementaire et la priorité donnée à l'élaboration du budget.
Perspectives immédiates
La formation du gouvernement et la déclaration de politique générale, prévues après la constitution de l'équipe, sont présentées comme des étapes déterminantes. Les positions des principaux groupes parlementaires laissent entrevoir un risque élevé de dépôt et d'adoption de motions de censure si des compromis substantiels ne sont pas trouvés sur les questions budgétaires et sur la réforme des retraites.