Contexte et objet de la rencontre
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a reçu le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, accompagné de chefs de file parlementaires, pour évoquer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ainsi que d'autres éléments du budget de l'État. Le PLFSS devait revenir en séance à l'Assemblée nationale dans la version transmise par le Sénat.
Déroulement et déclarations
La réunion, d'une durée d'environ une heure et demie, s'est déroulée en tête-à-tête élargie entre la délégation socialiste et des membres du gouvernement. À l'issue de l'entretien, Olivier Faure a indiqué que les discussions « progressent » mais qu'il n'existe « pas encore » de compromis. Il a précisé que les socialistes « jugeront en fonction de ce qui [leur] sera présenté in fine ». La question d'un recours éventuel à l'article 49.3 de la Constitution n'a pas été abordée au cours de cet échange.
Participants
La délégation du Parti socialiste comprenait notamment Boris Vallaud (chef de file des députés), Patrick Kanner (chef de file des sénateurs), Jérôme Guedj et Philippe Brun. Côté gouvernement, plusieurs ministres assistaient aux discussions, parmi lesquels Roland Lescure (Économie), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Jean-Pierre Farandou (Travail), Stéphanie Rist (Santé) et Laurent Panifous (Relations avec le Parlement). Le Premier ministre a également rencontré par la suite des dirigeants du Parti communiste.
Points de discussion et positions exprimées
Les responsables socialistes ont réclamé des garanties sur le maintien des prestations sociales et des pensions de retraite. Ils se sont opposés à certaines mesures proposées, notamment le doublement des franchises médicales, et ont souligné la nécessité d'éviter des économies ciblant principalement les personnes aux revenus modestes.
Le Sénat s'est montré divisé sur d'autres pistes de recettes : il a rejeté la suspension de la réforme des retraites et a écarté une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital, éléments qui figuraient parmi les options discutées.
Situation parlementaire et calendrier
La commission des Affaires sociales avait auparavant rejeté le projet de budget, avec un vote contraire de la droite et une abstention du Parti socialiste. Un vote sur la partie "recettes" du PLFSS était attendu dans la semaine, suivi d'un vote sur l'ensemble du texte à une date déterminée par les travaux parlementaires en cours.
L'adoption du budget dépendra du soutien des groupes de la majorité et de l'attitude des groupes d'opposition : soit d'une abstention, notamment du PS et des écologistes, soit d'un vote favorable de ces formations.
Consultations complémentaires et enjeux thématiques
Sébastien Lecornu a programmé d'autres rencontres avec des formations politiques (écologistes, Rassemblement national, groupes parlementaires) ainsi qu'avec des organisations patronales et syndicales, notamment le Medef, la CFDT et FO. Des discussions doivent aussi porter sur des postes budgétaires jugés prioritaires, comme la défense et l'énergie, qui pourraient être retravaillés dans le cadre des concessions et priorisations budgétaires.
Des responsables de différents groupes ont publiquement exprimé des réserves quant au soutien au texte. La possibilité d'un recours au 49.3 a été évoquée dans le débat politique au sens large, sans décision prise lors de la rencontre entre le Premier ministre et la délégation socialiste.
Conclusion
Les échanges entre le gouvernement et le Parti socialiste témoignent d'une volonté de négocier certains éléments du PLFSS, mais sans compromis final pour l'heure. D'autres consultations sont prévues, et l'issue dépendra des arbitrages politiques et parlementaires à venir.








