Attribution des prix
Le prix Goncourt a été attribué à Laurent Mauvignier pour La Maison vide. L'annonce a été faite le 4 novembre 2025 lors de la réunion de l'Académie Goncourt au restaurant Drouant à Paris. Le prix Renaudot a été remis le même jour à Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour Je voulais vivre. Le Renaudot essai a été attribué à Alfred de Montesquiou et le Renaudot du Livre de Poche a été décerné à Boualem Sansal.
Le Goncourt : déroulement du vote et composition de la sélection
La décision du Goncourt a été prise au premier tour de scrutin. Laurent Mauvignier a obtenu six voix contre quatre pour Caroline Lamarche, auteure de Le bel obscur. Les autres finalistes étaient Emmanuel Carrère (Kolkhoze) et Nathacha Appanah (La nuit au cœur). Le président de l'Académie Goncourt était Philippe Claudel. Les dix jurés ont porté un badge en soutien à l'écrivain Boualem Sansal.
La Maison vide : contenu et problématique du roman
La Maison vide est présenté comme une fresque familiale d'environ 750 pages, ancrée dans une bâtisse fictive, La Bassée, située en Touraine. Le récit se déploie sur plusieurs générations et croise des événements sociaux et historiques du XXe siècle, dont les deux guerres mondiales. Le livre articule des éléments de mémoire familiale et des compositions fictionnelles autour de la volonté de comprendre le suicide du père du narrateur.
Le roman met en regard la transmission des silences familiaux, les destinées féminines au sein d'un milieu rural et les ruptures produites par les conflits du XXe siècle. Des personnages féminins occupent une place centrale dans la narration, à la fois comme figures de continuité matérielle et comme témoins des effets sociaux des conflits.
Sur le plan formel, l'ouvrage recourt à une écriture extensive et à des phrases longues, mêlant énonciation à la première personne et compositions romanesques fictives associées à des repères documentaires empruntés à l'histoire familiale.
Parcours de l'auteur
Laurent Mauvignier est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages publiés principalement aux éditions de Minuit. Plusieurs de ses livres ont abordé des thèmes liés aux violences collectives et à la mémoire (parmi lesquels Des hommes). La Maison vide constitue, dans la trajectoire de l'auteur, un roman centré sur la reconstitution et l'interprétation des archives familiales.
Renaudot : Je voulais vivre et autres distinctions
Le prix Renaudot a été décerné à Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour Je voulais vivre, roman qui propose une relecture du personnage de Milady de Winter, figure issue des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas. L'ouvrage propose une perspective centrée sur la trajectoire et les motivations du personnage, en restituant des éléments biographiques et des points de vue multiples autour de cette figure. Le Renaudot essai a récompensé Alfred de Montesquiou pour Le crépuscule des hommes, et le Renaudot du Livre de Poche a distingué Boualem Sansal pour Vivre.
Effets commerciaux et éléments administratifs liés aux prix
Le lauréat du Goncourt reçoit une récompense financière symbolique (un chèque de dix euros) et bénéficie d'une visibilité médiatique et commerciale accrue. L'apposition du bandeau « Prix Goncourt » sur l'édition courante du livre est associée à une hausse importante des ventes, les estimations de ventes pour des lauréats récents indiquant des volumes pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers d'exemplaires. Des chiffres précis de ventes pour La Maison vide ont été publiés avant l'attribution du prix, et le roman faisait déjà l'objet d'une diffusion notable depuis sa parution.
Contextes et suites possibles
Les prix littéraires annoncés au début de novembre s'inscrivent dans le calendrier des distinctions de la rentrée littéraire et engagent des conséquences éditoriales et commerciales pour les ouvrages primés. Les décisions des jurys peuvent également susciter des débats sur la représentation des récits familiaux, la place des archives et la manière dont les œuvres articulent mémoire et fiction.








