Annonce et objectif
Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a annoncé le 11 août 2025 que l’Australie reconnaîtra l’État de Palestine lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre. Il présente cette décision comme une contribution à la solution à deux États, estimant qu’elle constitue la voie la plus crédible pour mettre fin au conflit et aux souffrances à Gaza.
Modalités et engagements
La formalisation doit intervenir à New York en septembre. Selon Anthony Albanese, la reconnaissance repose sur des engagements pris par l’Autorité palestinienne : absence de rôle pour le Hamas dans un futur gouvernement, démilitarisation de Gaza et organisation d’élections. Le chef du gouvernement australien a également appelé à la libération des otages enlevés le 7 octobre 2023 et rappelé que l’Australie classe le Hamas comme organisation terroriste.
Contexte du conflit
Cette décision s’inscrit dans le contexte de la guerre déclenchée après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Les autorités israéliennes recensent 1 219 morts en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. À Gaza, le ministère de la santé administré par le Hamas fait état de 61 430 morts, majoritairement des civils, des chiffres généralement jugés fiables par l’ONU. Des violences accrues ont également été signalées en Cisjordanie depuis le début de la guerre.
Réactions et positions
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a critiqué les annonces de reconnaissance d’un État palestinien, affirmant qu’elles ne favorisent pas la paix. L’ambassadeur d’Israël en Australie, Amir Maimon, a estimé que la décision australienne affaiblirait les efforts visant à mettre fin à la violence. Les États‑Unis ont exprimé des réserves à l’égard de ces initiatives, qualifiant notamment d’« imprudente » l’intention annoncée par la France. Anthony Albanese a indiqué s’être entretenu avec Benjamin Netanyahu, plaidant pour une solution politique et jugeant que certaines politiques du gouvernement israélien sont contraires à la perspective de deux États.
Élan international
Fin juillet, la France a indiqué son intention de reconnaître l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Le Canada a exprimé une intention similaire. Le Royaume‑Uni a annoncé qu’il procéderait à une reconnaissance sous réserve d’engagements précis, notamment un cessez‑le‑feu à Gaza. Le 31 juillet, le Portugal a acté sa reconnaissance. La Nouvelle‑Zélande a indiqué qu’elle réexaminerait sa position d’ici septembre. Fin juillet, l’Australie et quatorze autres pays occidentaux ont appelé à la reconnaissance d’un État palestinien. Environ les trois quarts des États membres de l’ONU reconnaissent déjà l’État de Palestine, proclamé à la fin des années 1980, et une dizaine de pays ont procédé à cette reconnaissance depuis le début de la guerre à Gaza.
Prochaines étapes
La reconnaissance australienne doit être officialisée lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, sous réserve des engagements évoqués entre Canberra et l’Autorité palestinienne.