Résumé
Le 15 août 2025, Naïm Qassem, secrétaire général du Hezbollah, a accusé le gouvernement libanais de « livrer » le pays à Israël en soutenant un plan de désarmement du mouvement. Il a mis en garde contre un risque de « guerre civile » et a réaffirmé que la « résistance » ne déposerait pas les armes tant qu’il y aurait, selon lui, « agression et occupation » israéliennes. Ces déclarations ont été prononcées après une rencontre avec Ali Larijani, chef du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien.
Contexte
En 2024, un conflit entre le Hezbollah et Israël a endommagé une partie de l’arsenal du mouvement et affecté sa direction, selon les rapports publics sur ce conflit. Le 27 novembre 2024, un cessez‑le‑feu négocié sous médiation américaine a mis fin à une période de combats ouverts.
Sous pression des États‑Unis et face aux craintes d’une intensification des frappes israéliennes au Liban, le gouvernement libanais a, le 5 août 2025, chargé l’armée de préparer un plan visant à confisquer les armes du Hezbollah « d’ici à la fin de l’année ». Le Hezbollah a rejeté cette décision.
Déclarations de Naïm Qassem
Naïm Qassem a accusé le gouvernement d’exécuter un « ordre américano‑israélien » visant à mettre fin à la « résistance ». Il a déclaré que son mouvement ne remettrait pas les armes tant que se poursuivraient, selon lui, l’« agression et l’occupation » israéliennes et a indiqué que le Hezbollah se battrait « si nécessaire » pour s’opposer au plan de désarmement.
Il a également affirmé que la mission du gouvernement devrait être d’assurer la stabilité et la reconstruction du Liban, et a tenu l’exécutif responsable de toute « explosion interne » résultant de la mise en œuvre du plan de désarmement.
Le chef du Hezbollah a ajouté que son mouvement et son allié, le mouvement Amal, avaient convenu de reporter des manifestations de rue pour permettre un dialogue, mais qu’ils étaient prêts à reprendre des actions de rue si des mesures de désarmement leur étaient imposées, y compris des rassemblements visant, selon lui, l’ambassade des États‑Unis.
Réactions des autorités libanaises
Le premier ministre Nawaf Salam a qualifié d’« inacceptables » les propos de Naïm Qassem, estimant que ces déclarations comportaient une « menace implicite de guerre civile ». Le gouvernement a réaffirmé son intention de confier à l’armée la préparation et la mise en œuvre d’un plan de désarmement.
Le président libanais Joseph Aoun a rencontré Ali Larijani et a exprimé, lors de cet échange, le refus du Liban de « toute ingérence » dans ses affaires internes. Les autorités libanaises ont souligné la responsabilité de l’État et de ses forces armées pour la sécurité de tous les citoyens.
Relations régionales et positions d’acteurs extérieurs
Ali Larijani, en visite à Beyrouth, a critiqué la décision libanaise de désarmer le Hezbollah selon les comptes rendus de la visite. L’Iran est identifié comme un soutien de longue date du Hezbollah.
Le Hezbollah accuse Israël de violations du cessez‑le‑feu, en relevant des frappes au Liban et la présence de positions israéliennes dans le sud du pays. Israël affirme viser des infrastructures du mouvement et menace d’étendre ses opérations si le Hezbollah se reconstitue et si les autorités libanaises ne parviennent pas à le désarmer.
Situation et enjeux
La crise oppose la volonté du gouvernement libanais d’affirmer le monopole de la force nationale et les positions du Hezbollah, qui refuse le désarmement tant que persisteraient, selon lui, des actions israéliennes. Les déclarations publiques et la préparation d’un plan de désarmement ont accru les tensions entre le mouvement chiite, des responsables gouvernementaux et des acteurs étrangers impliqués dans la région.
Les développements restent sujets à l’évolution des initiatives diplomatiques, à la mise en œuvre du plan militaire par l’armée libanaise et aux réactions du Hezbollah et de ses alliés sur le terrain.