Contexte économique et impact des sanctions
Le marché automobile en Russie a été gravement affecté par les répercussions économiques de la guerre en Ukraine débutée en février 2022. Les sanctions internationales ont contribué à une diminution marquée des ventes de voitures neuves. Selon les statistiques de l’agence Autostat, en mars 2025, seulement 79 822 voitures neuves ont été vendues en Russie, soit une baisse de 45,5 % par rapport à mars 2024. L'inflation, atteignant 10 % en une année, a également freiné la consommation de véhicules neufs parmi les citoyens russes.
Les données annuelles montrent une réduction considérable dans les ventes de voitures, avec 936 000 unités vendues en 2024 contre plus de 1,4 million en France la même année. Le déclin est tel que 2025 pourrait être l'année la plus difficile pour le secteur automobile russe depuis le début de la guerre, selon Ward Auto.
L'avenir d'AvtoVAZ et le rôle potentiel de Renault
Le PDG d'AvtoVAZ, Maxim Sokolov, a exprimé des inquiétudes quant à la chute de la demande, avec des ventes de véhicules de la marque en baisse d'un tiers et un déclin global de près de 50 % sur le marché. Renault, ancien actionnaire majoritaire d'AvtoVAZ, avait cédé ses parts en 2022 pour un rouble symbolique, mais bénéficie d'une option de rachat de ses parts jusqu’en 2028. Toutefois, cette option pourrait ne pas être exercée tant qu'aucun cessez-le-feu n'est atteint dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie.
Domination croissante des marques chinoises
Pendant ce temps, la Chine a su tirer parti du départ de la concurrence étrangère, augmentant considérablement sa part de marché en Russie. En 2024, neuf des dix principaux constructeurs automobiles en Russie étaient chinois. Le pays est devenu le premier marché à l'export pour les véhicules fabriqués en Chine, où plus d'un million de voitures ont été vendues en 2024, un chiffre sept fois supérieur à celui de 2022.
Les marques chinoises, telles que Chery et Geely, ont profité de la situation pour renforcer leur présence, ce qui pose une menace sérieuse à la pérennité de l'industrie automobile nationale russe, d'après Maxim Sokolov. À cela s'ajoute le constat que les nouvelles voitures Lada ne répondent plus aux normes de sécurité internationales, notamment en ce qui concerne les airbags, accentuant ainsi leur vulnérabilité face à des concurrents plus avancés technologiquement.