Déclarations officielles
Le 4 novembre 2025, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a déclaré lors d'un point presse à Berlin que le Nigeria ne tolère aucune persécution religieuse et que la Constitution garantit la liberté de religion. Il a indiqué que les autorités fédérales, régionales et locales ne peuvent soutenir une persécution religieuse.
Le président américain Donald Trump a évoqué la possibilité d'une intervention militaire au Nigeria, affirmant qu'il envisageait "beaucoup de choses" pour protéger des chrétiens et ajoutant que "ils tuent les chrétiens et ils les tuent en très grand nombre". Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a proposé une rencontre pour discuter de la situation.
Le chef d'état-major nigérian, Olufemi Oluyede, a déclaré devant la presse qu'"aucun chrétien n'est persécuté au Nigeria" et a présenté le terrorisme comme un problème mondial. Il a indiqué que le Nigeria était disposé à recevoir un soutien extérieur pour lutter contre les menaces sécuritaires.
Daniel Bwala, conseiller en communication de la présidence, a salué l'autorisation américaine de ventes d'armes au Nigeria et estimé que ces livraisons produisaient des résultats dans la lutte contre le terrorisme.
Référence au Soudan et préoccupations de partition
Yusuf Tuggar a mis en garde contre le risque d'une partition sur des bases religieuses ou tribales et a invoqué l'exemple du Soudan pour illustrer les conséquences possibles d'un déchirement national. Ikemesit Effiong, directeur de recherche au cabinet SBM Intelligence, a souligné que la diversité du Nigeria peut être perçue à la fois comme une source de cohésion et comme un facteur de division susceptible d'entraîner, à terme, une partition.
Contexte sécuritaire national
Le Nigeria est confronté à plusieurs formes d'insécurité. L'insurrection de Boko Haram, active depuis 2009 dans le nord-est, a provoqué des pertes humaines et des déplacements massifs. Le groupe a étendu ses actions dans des zones frontalières avec le Niger, le Cameroun et le Tchad, contribuant à la formation d'une coopération militaire régionale.
Dans le nord-ouest et le centre du pays, des groupes criminels, souvent qualifiés de "bandits", mènent des attaques contre des villages, pratiquent des enlèvements et commettent des pillages suivis d'incendies d'habitations.
Des affrontements entre agriculteurs, majoritairement chrétiens, et éleveurs peuls musulmans ont lieu dans l'État du Plateau et dans d'autres parties du Middle Belt. Ces conflits, parfois perçus à travers un prisme religieux ou ethnique, trouvent souvent leurs causes profondes dans la gestion foncière et l'absence d'autorité dans les zones rurales.
Des mouvements séparatistes sont également actifs dans le sud-est du pays.
Enjeux et demandes de coopération
Les autorités nigérianes ont exprimé leur ouverture à l'aide internationale pour faire face aux menaces sécuritaires, tout en insistant sur la nécessité d'éviter toute action susceptible d'aggraver les divisions internes. Les déclarations officielles ont souligné l'application des dispositions constitutionnelles relatives à la liberté religieuse et ont appelé à des réponses qui tiennent compte de la complexité des causes des violences internes.








