Contexte de la législative partielle à Paris
La deuxième circonscription de Paris est le théâtre d’une législative partielle, consécutive à l’invalidation de l’élection du député Jean Laussucq (Renaissance) par le Conseil constitutionnel en juillet. Cette circonscription recouvre notamment les 5ᵉ, 6ᵉ et 7ᵉ arrondissements de la capitale, secteurs traditionnellement disputés lors des scrutins nationaux et municipaux.
Investiture Les Républicains : deux candidatures déclarées
La commission nationale d’investiture (CNI) du parti Les Républicains (LR) s’est réunie, le lundi 28 juillet 2025, pour désigner son candidat. Michel Barnier, ancien Premier ministre, s’est porté candidat dès le 15 juillet, soutenu par plusieurs figures du parti et par son président, Bruno Retailleau. De son côté, Rachida Dati, maire du 7ᵉ arrondissement et ministre de la Culture, a également fait acte de candidature, annonçant dès avant la réunion son intention de se présenter « quoi qu’il arrive ».
Positions et arguments des candidats
Rachida Dati a publiquement critiqué la candidature de Michel Barnier, qu’elle considère comme un « parachutage » et soupçonne de servir des ambitions présidentielles. Elle estime que cette législative est de nature à lancer la campagne municipale à Paris et refuse que la circonscription soit, selon ses propos, utilisée pour des intérêts nationaux au détriment d’un ancrage local. Michel Barnier affirme, de son côté, ne pas briguer ce mandat contre Dati et ne pas nourrir de projet pour l’Hôtel de Ville, indiquant une volonté de préserver l’unité du parti.
La CNI a officiellement investi Michel Barnier, à une large majorité, pour représenter LR lors de la législative partielle. Cette décision n’a pas empêché Rachida Dati de confirmer sa candidature en dissidence, accentuant les divisions internes du parti.
Conséquences pour Les Républicains et réactions internes
Le choix de la CNI a conduit à des réactions contrastées au sein des Républicains. Certaines personnalités du parti, dont Valérie Pécresse, ont appelé à un « accord gagnant-gagnant » permettant à Michel Barnier d’être candidat aux législatives et à Rachida Dati de conduire la campagne municipale à Paris. D’autres cadres LR s’inquiètent d’un risque de division accrue, qui pourrait favoriser la gauche ou d’autres forces politiques dans une circonscription historiquement favorable à la droite.
Le cas de la candidature Dati était également lié à son exclusion temporaire des LR après sa nomination comme ministre de la Culture au sein d’un gouvernement issu du camp présidentiel. Ayant réintégré le parti, elle conserve un statut disputé en raison de ses ambitions municipales et de ses soutiens internes comme externes.
Réactions extérieures et contexte plus large
La double candidature LR a suscité des critiques parmi les partenaires de la majorité présidentielle, Gabriel Attal (Premier ministre) ayant regretté l’absence de coordination avec Renaissance. Parmi les autres candidats déjà déclarés figurent notamment Thierry Mariani (Rassemblement national), qui espère bénéficier de la division à droite.
Perspectives
Le scrutin à venir est d’importance stratégique, à moins de huit mois des prochaines élections municipales. Les divisions internes à la droite pourraient redéfinir les rapports de force dans la capitale et avoir un impact sur l’équilibre des candidatures pour la mairie de Paris. Les Républicains n’ont pas encore formellement investi de candidat pour cette dernière élection, maintenant ainsi plusieurs incertitudes dans le paysage politique local.
Conclusion
La législative partielle dans la deuxième circonscription de Paris cristallise les rivalités entre deux figures majeures de la droite, sur fond de recompositions internes et de préparation aux échéances municipales. Ce contexte illustre les difficultés de rassemblement du parti, avec des enjeux locaux et nationaux entremêlés.