Introduction
Depuis son retour à la Maison Blanche pour un second mandat, Donald Trump semble s'affirmer avec plus de liberté et de puissance. En cent jours seulement, il a étendu sa manière de gouverner en repoussant les limites du pouvoir présidentiel des États-Unis. Ces actions ont été marquées par des déclarations fortes et des mesures qui soulèvent des débats au sein du pays et à l'échelle internationale.
Gouvernance "à l'instinct"
L'une des caractéristiques de ce second mandat de Donald Trump est sa gouvernance dite "à l'instinct". Son approche repose souvent sur des décisions impulsives et des annonces brutales en matière de politique douanière et d'autres domaines. Lors de son premier mandat (2017-2021), il s'était heurté à l'opposition de certains de ses ministres et conseillers de haut rang, ainsi qu'à des militaires qui tentaient de tempérer son style gouvernemental. Cette fois-ci, il s'est entouré de conseillers qui l'appuient voire encouragent ses coups d'éclat, selon Barbara Trish, politologue à l'université Grinnell.
Structure du pouvoir
Alors que l'équilibre du pouvoir repose traditionnellement sur le contrepoids entre le parlement et le pouvoir judiciaire, ceux-ci semblent actuellement pencher en faveur du président. Le Congrès, dominé par les républicains, a montré une loyauté sans faille envers Trump. Une initiative symbolique sans perspective d'aboutissement a même été lancée pour faire de l'anniversaire de Trump un jour férié. Le président a cité Napoléon, "Celui qui sauve sa patrie ne viole aucune loi", pour justifier ses actions jugées controversées.
Conflits avec le judiciaire
Trump a été condamné au pénal durant la campagne, ce qui ne l'empêche pas de critiquer vigoureusement les juges qui s'opposent à ses décisions sous prétexte de respecter l'État de droit. Il a même appelé à la destitution d'un juge qui a suspendu une importante expulsion de migrants vers le Salvador.
Le ministère de la Justice est perçu comme un outil politique sous sa direction, un "bras armé" contre ses opposants, renforcé par ses actions dès son réinvestiture, comme la grâce accordée aux participants de l'assaut du Capitole.
Politique intérieure et extérieure
Dans le cadre de sa politique intérieure, Trump a promis des poursuites judiciaires à ceux qui endommagent les Teslas, véhicules de son allié Elon Musk, tout en démantelant des pans de l'administration fédérale. Son approche de communication continue d'utiliser la provocation et la flatterie, des techniques issues de ses campagnes électorales.
Sur la scène internationale, il a manifesté son désir d'annexer le Groenland, une ambition comparable aux sphères d'influence chères à Vladimir Poutine. Ce même esprit compétitif économique s'est manifesté dans ses décisions douanières qui ont failli provoquer des secousses financières majeures.
Conclusion et perspective
L'attention que Trump capte à l'échelle nationale et mondiale, bien qu'elle soit un atout pour lui, pourrait devenir un point faible dans un électorat déjà tourné vers 2028. Les ambitions de Trump de contourner la limite constitutionnelle des deux mandats sont claires, alors qu'il fait allusion à des "méthodes" pour le faire.
Le futur reste incertain pour ce second mandat de Trump, naviguant entre imprévisibilité et stratégies risquées, tout en continuant de capter l’attention d’un monde souvent en désaccord avec ses méthodes.