Décision du conseil stratégique
Réunis en conseil stratégique le 4 novembre 2025, les dirigeants des Républicains ont décidé de constituer un groupe de travail chargé d'examiner l'organisation d'une primaire destinée à désigner le candidat du parti pour l'élection présidentielle de 2027. Cette décision ne constituait pas l'adoption d'un mode de désignation mais le lancement d'une phase de réflexion destinée à formuler des propositions.
Calendrier et modalités envisagées
Les participants ont convenu de laisser passer les élections municipales avant toute décision définitive. Les scrutins municipaux sont prévus les 15 et 22 mars 2026. Le groupe de travail devra définir les règles de la consultation et adresser ses propositions au bureau politique. Plusieurs responsables ont exprimé la volonté de désigner le candidat avant l'été suivant les municipales, et de privilégier un vote non électronique si une consultation des adhérents était retenue.
Positions et arguments internes
Les interventions lors de la réunion et les prises de position publiques montrent l'existence de lignes divergentes au sein du parti sur le périmètre et la méthode de désignation :
- Bruno Retailleau a lancé la réflexion et a indiqué qu'il souhaitait soumettre la question aux adhérents, en renvoyant le calendrier après les municipales.
- Gérard Larcher a proposé la création d'un groupe de travail pour poursuivre la réflexion et formuler des propositions.
- Daniel Fasquelle a résumé que la réunion était un premier échange et qu'« aucune décision » n'avait été prise.
- Michèle Tabarot a expliqué que le débat était repoussé dans le temps pour laisser passer les municipales.
Parmi les courants internes, les désaccords portent sur plusieurs points :
- Mode de désignation : certains préconisent une consultation des adhérents ou une primaire interne au parti ; d'autres plaident pour une primaire ouverte à d'autres formations du centre et de la droite.
- Critères de sélection : certains proposent de s'appuyer sur des sondages plutôt que sur une primaire, tandis que d'autres considèrent qu'une primaire est nécessaire pour rassembler.
- Périmètre : des responsables évoquent une inclusion large, allant du bloc central jusqu'à des candidats plus marqués à droite, tandis que d'autres souhaitent exclure des formations qualifiées de radicales.
Positions de personnalités citées
Plusieurs élus et responsables ont exprimé leur position publiquement :
- Laurent Wauquiez a soutenu l'idée d'une primaire large, évoquant un périmètre allant « de Gérald Darmanin à Sarah Knafo ».
- Xavier Bertrand s'est déclaré réservé sur la tenue d'une primaire et a demandé une clarification de la ligne du parti vis-à-vis du Rassemblement national avant de trancher sur le mode de désignation ; il privilégie une sélection par sondages.
- François-Xavier Bellamy a défendu l'idée d'un candidat issu du parti et a rejeté une alliance avec l'extrême droite ; il a toutefois admis la possibilité d'alliances ponctuelles avec le bloc central aux élections municipales.
- Julien Aubert a estimé que le président du parti pouvait être le candidat naturel, tandis que Philippe Juvin a déclaré que l'absence d'une primaire ferait courir le risque de ne pas atteindre le second tour.
- D'autres responsables, comme Jean-François Copé et Michel Barnier, ont plaidé pour une compétition ouverte entre partis.
Plusieurs personnalités pressenties comme prétendantes n'étaient pas présentes au conseil stratégique.
Contexte électoral
Les réserves exprimées s'inscrivent dans un contexte marqué par des résultats d'opinions variables pour la droite hors Rassemblement national. Un sondage Elabe cité lors des échanges donnait des niveaux de vote différenciés selon les scénarios de candidatures : la part estimée pour un candidat LR variait selon les configurations, tandis que des personnalités du bloc central et d'autres camps obtenaient des estimations distinctes. Ces éléments ont servi d'appréciation pour certains responsables mais n'ont pas conduit à une décision de méthode.
Enjeux
Les débats portent principalement sur la capacité du parti à converger vers un candidat susceptible d'atteindre le second tour, sur le positionnement du mouvement vis-à-vis du Rassemblement national, et sur la stratégie d'alliances locales lors des municipales. Le groupe de travail constitué doit préciser les modalités de désignation et proposer un calendrier aux instances du parti.








