Contexte et Objectifs de la Manifestation
Le mardi 1er juillet, divers professionnels de santé libéraux, y compris kinésithérapeutes, infirmiers, médecins, dentistes, sages-femmes, orthophonistes et pharmaciens, ont manifesté à travers la France pour contester le "blocage" de la revalorisation de leurs honoraires et d'autres mesures d'économies mises en place pour faire face au dépassement budgétaire de l'Assurance maladie. Ce mouvement, initié par 13 organisations syndicales sous la bannière du collectif des #SoignantsTrahis, traduit une réaction unifiée contre ce qu'ils considèrent comme un mépris des engagements conventionnels.
Déroulement de la Manifestation
À Paris, le rassemblement principal a eu lieu sur la place des Invalides à 11 heures, suivi d'un cortège en direction du ministère de la Santé. Ce départ a été avancé en raison de la canicule sévissant en France. Les manifestants ont préparé des mesures pour faire face aux températures élevées, notamment par la distribution de brumisateurs et de fontaines à eau.
À Nice, un cortège de voitures organisé principalement par des pharmaciens a démarré de l’ARS au Cadam pour se diriger vers la rue Pertinax, où les manifestants ont symboliquement déposé des tiroirs de pharmacie devant la Caisse primaire d’assurance maladie pour illustrer les fermetures et pénuries en cours.
Revendications et Impacts
Les professionnels de santé dénoncent notamment le report jusqu'au 1er janvier 2026 des hausses tarifaires prévues initialement pour le 1er juillet 2025, une mesure qu'ils relient à une situation économique dont ils ne se disent pas responsables. Cette décision est perçue comme un signe de mépris envers les accords établis.
En outre, les pharmaciens protestent spécifiquement contre le projet de réduction du plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques, de 40% actuellement à un intervalle de 20% à 25%. Selon les syndicats, cela représente un manque à gagner important, évalué à environ 600 millions d'euros en termes de revenus pour les pharmacies, et pourrait entraîner des suppressions d'emplois et aggraver les pénuries de médicaments.
Réactions Syndicales et Conséquences Potentielles
L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) et la Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF) s'opposent fermement à ces mesures, appelant à une "grève des gardes" prévue pour le 1er juillet. Ils demandent également un maintien strict de la régulation actuelle concernant la marge sur les médicaments génériques.
Cette protestation souligne une insatisfaction profonde parmi les professionnels de santé libéraux, qui appellent à une politique plus stable et équitable afin de garantir la viabilité des soins en milieu libéral. Les syndicats insistent sur l'importance de tenir compte de ces revendications pour éviter une dégradation supplémentaire du système de santé et un exode des professionnels vers l'étranger.