Le 18 novembre 2025, le service britannique de renseignement intérieur (MI5) a adressé une alerte aux parlementaires britanniques les informant de tentatives de recrutement et d'espionnage attribuées à des acteurs liés à la Chine.
Contenu de l'alerte
Selon le MI5, des individus utiliseraient des profils sur des plateformes professionnelles, notamment LinkedIn, et des démarches présentées comme du recrutement pour établir des relations avec des personnes ayant accès à des informations sensibles concernant le Parlement et le gouvernement. Le service a indiqué que ces actions visaient notamment les assistants parlementaires, des économistes, des employés de think tanks, des consultants en géopolitique et des fonctionnaires. Des noms de deux recruteurs suspects ont été communiqués aux parlementaires.
Contexte politique et événements récents
L'alerte intervient peu après l'abandon des poursuites judiciaires contre deux hommes, dont un employé du Parlement britannique, qui avaient été soupçonnés d'espionnage en faveur de la Chine. Cet abandon a suscité des interrogations sur la conduite du dossier par le gouvernement, lequel a nié toute ingérence dans la procédure judiciaire.
Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le gouvernement a affiché une volonté de développer certains aspects des relations économiques avec la Chine tout en gérant des préoccupations liées à la sécurité nationale. Un audit publié en juin a conclu à une augmentation des actes d'espionnage et des tentatives d'influence visant le Royaume-Uni. À la suite de cet audit, le gouvernement a annoncé un financement de 600 millions de livres destiné aux services de renseignement.
Mi-octobre, le directeur général du MI5 a mis en garde contre des menaces attribuées à des acteurs étatiques chinois, évoquant des formes d'espionnage comprenant le cyberespionnage, des transferts clandestins de technologie et des pressions exercées sur des opposants présents sur le territoire britannique. Des précédents d'alerte du MI5 existent, notamment une mise en garde antérieure relative à une avocate basée à Londres et à des donations politiques présumées liées à des intérêts étrangers.
Réactions officielles
Le gouvernement britannique a annoncé des mesures destinées à renforcer la protection des institutions démocratiques et du système électoral. Ces mesures comprennent un renforcement des règles sur les dons aux candidats et aux partis politiques, un durcissement des sanctions en cas d'ingérence électorale et des campagnes de sensibilisation destinées au personnel politique, aux parlementaires, aux dirigeants d'universités et aux acteurs économiques.
Un porte-parole de l'ambassade de Chine à Londres a rejeté les accusations, les qualifiant de "pure invention" et appelant le Royaume-Uni à cesser ces allégations.
Le président de la Chambre des communes a fait part de son mécontentement quant à la protection des parlementaires, et des députés de l'opposition ont demandé des mesures supplémentaires, notamment le classement de la Chine au niveau le plus élevé du registre de surveillance des influences étrangères secrètes et le rejet d'un projet de nouvelle ambassade chinoise à Londres.
Décisions en cours et calendrier
L'alerte du MI5 a été diffusée alors qu'une décision gouvernementale est attendue sur le projet de nouvelle ambassade chinoise à Londres. Le gouvernement a déclaré qu'il continuerait à entretenir des relations bilatérales tout en se protégeant contre toute tentative d'ingérence visant l'intégrité des institutions démocratiques.
Mesures de prévention et ciblage
Les actions évoquées par le MI5 soulignent des techniques de contact non déclarées apparues en ligne et hors ligne, l'utilisation de profils professionnels et le recours à des intermédiaires. Les réponses annoncées combinent des mesures réglementaires, l'augmentation des moyens des services de renseignement et des campagnes d'information destinées aux personnes susceptibles d'être approchées.








