Le gouvernement britannique a présenté un ensemble de mesures visant à réduire l'immigration irrégulière. Les annonces, défendues comme des éléments d'un plan global, devaient faire l'objet d'un exposé détaillé devant le Parlement. Deux axes principaux ont été mis en avant par le ministère de l'Intérieur : la réduction de certaines protections accordées aux personnes reconnues comme réfugiés et la limitation de l'accès automatique à certaines aides sociales pour les demandeurs d'asile.
Mesures annoncées
Les autorités ont précisé que la durée de protection accordée aux réfugiés serait revue à la baisse, avec la possibilité de renvoi vers le pays d'origine dès que celui-ci est considéré comme sûr. Le nouveau dispositif réduit la durée prise en compte pour certains statuts de cinq ans à 30 mois et porte de cinq à vingt ans le délai requis pour demander la résidence permanente. Le ministère a indiqué que les personnes souhaitant accélérer l'accès au statut de résident permanent devront travailler ou suivre une formation/studier.
Accès aux aides sociales
Parallèlement, l'accès automatique à certaines aides sociales — notamment l'hébergement et les allocations financières — pour les demandeurs d'asile sera supprimé pour les personnes pouvant légalement travailler et subvenir à leurs besoins. Le gouvernement présente cette mesure comme un moyen d'inciter à l'autonomie et de limiter les transferts de ressources publiques.
Contexte politique et social
Le gouvernement dirigé par Keir Starmer, en place depuis juillet 2024, a fait de la maîtrise des arrivées irrégulières une priorité. Le dossier suscite une forte pression politique et sociale, avec des manifestations devant des lieux d'hébergement pour demandeurs d'asile et des rassemblements à Londres. Sur le plan électoral, le parti au pouvoir est concurrencé par le parti Reform, qui fait de la question migratoire un thème central.
Arrivées et cadre international
Les annonces interviennent alors que les traversées de la Manche sur des embarcations précaires ont augmenté. Un accord bilatéral avec la France a été conclu cet été pour permettre, sous certaines conditions, le renvoi vers la France de personnes arrivées au Royaume‑Uni à bord de telles embarcations. Selon les chiffres communiqués, depuis le 1er janvier, 39 292 personnes ont débarqué sur les côtes anglaises, contre 36 816 pour la période équivalente l'année précédente.
Réactions et débats
La ministre de l'Intérieur, Shabana Mahmood, a justifié les mesures en invoquant la division que suscite l'immigration irrégulière et la pression sur certains services publics. Des responsables politiques et observateurs ont exprimé des avis divergents : des représentants européens ont jugé que certaines mesures répondaient aux attentes, tandis que des députés conservateurs et des membres de l'opposition ont critiqué l'efficacité des propositions. Des voix internes au parti au pouvoir ont également formulé des réserves, rappelant des tentatives antérieures d'ajustements des prestations sociales ayant rencontré des oppositions.
Des acteurs de la société civile et des experts ont souligné l'importance de lutter contre les réseaux de passeurs, considérés comme un élément central de la lutte contre les traversées irrégulières.
Procédure et suite attendue
Le détail du projet de loi devait être soumis au Parlement pour examen. Le gouvernement a indiqué son intention d'appliquer les nouvelles dispositions après adoption, tout en insistant sur la nécessité d'assurer leur mise en œuvre opérationnelle et leur acceptation politique au sein des différents acteurs concernés.








