Introduction
Le président argentin Javier Milei s'est rendu à la Maison-Blanche pour une rencontre et un déjeuner de travail avec le président américain Donald Trump, afin de finaliser une aide financière annoncée par le Trésor des États-Unis. Cette visite s'inscrit dans un contexte de tensions financières en Argentine et d'échéances électorales nationales.
Mesures annoncées par le Trésor américain
Le Trésor américain a annoncé un dispositif d'aide financière comprenant un échange bilatéral de devises (swap) d'un montant de 20 milliards de dollars et une intervention directe des États-Unis sur le marché des changes visant à acheter du peso argentin pour soutenir sa valeur et soulager les réserves de la Banque centrale d'Argentine.
Effets sur le marché des changes
L'annonce a eu un effet sur le taux de change officiel du peso argentin. Selon les informations publiées, le peso s'est apprécié après l'annonce : il est passé d'environ 1 490 pesos pour un dollar à 1 370 pesos pour un dollar au taux officiel, soit un gain supérieur à 8 % sur une période de quatre jours suivant la communication du Trésor.
Déroulé de la visite et déclarations
La présidence argentine n'a fourni que des détails limités sur l'agenda, précisant une réunion puis un déjeuner de travail avec le président américain. Javier Milei a indiqué dans une interview radiophonique que des annonces pourraient être faites si des accords étaient conclus, sinon elles seraient reportées.
Milei a qualifié le soutien américain de "géopolitique" et a nié que les États-Unis aient exigé la suppression de l'accord d'échange de devises entre l'Argentine et la Chine en contrepartie du swap annoncé avec Washington.
Contexte politique et économique
L'aide américaine intervient alors que l'Argentine faisait face à des incertitudes économiques et à des élections législatives de mi-mandat qui devaient déterminer la marge de manœuvre parlementaire du gouvernement. Des responsables et économistes ont présenté l'opération comme une assistance financière visant à stabiliser temporairement la situation macroéconomique.
L'ancien président de la Banque centrale Martín Redrado a qualifié l'opération de "passerelle" financière, rappelant un prêt antérieur du Fonds monétaire international et insistant sur la nécessité, après les élections, de mesures visant la production et l'emploi.
Questions sur d'éventuelles contreparties et réactions internationales
La presse et des observateurs ont soulevé des interrogations sur d'éventuelles contreparties à l'aide américaine, telles que des accès d'investisseurs américains à des ressources minières argentines, une réorientation de la politique extérieure vis-à-vis de la Chine ou des ajustements du régime de changes. Javier Milei a répété qu'aucune demande américaine de suppression de l'accord avec la Chine n'avait été formulée.
L'ambassade de Chine en Argentine a réagi aux déclarations liées aux relations entre l'Argentine et la Chine en rappelant que les pays d'Amérique latine et des Caraïbes ont le droit de choisir librement leurs partenaires.
Annonces d'investissements complémentaires
Parallèlement aux discussions sur l'aide financière, la présidence argentine a annoncé la signature d'une lettre d'intention avec l'entreprise OpenAI pour la construction d'un mégacentre de données destiné à des activités d'intelligence artificielle en Patagonie, projet évalué à 25 milliards de dollars selon les communiqués.
Perspectives
L'aide américaine vise à apporter un soutien financier à court terme et à réduire les pressions sur les réserves de la Banque centrale. Les observateurs soulignent que la pérennité de la stabilisation dépendra des décisions politiques et économiques ultérieures prises par le gouvernement argentin et de l'évolution du contexte électoral et international.