Commandes et capacité matérielle

En octobre 2025, plusieurs communiqués et reportages indiquent qu'OpenAI a passé des commandes importantes de processeurs auprès de fabricants tels que Nvidia, AMD et Broadcom. Les engagements accumulés sur une période réduite correspondent à une capacité de calcul estimée à 26 gigawatts (GW) et à au moins dix millions d'unités de puces. Plusieurs observateurs ont comparé cette consommation électrique potentielle à celle de plus d'une vingtaine de réacteurs nucléaires, afin d'illustrer l'ordre de grandeur énergétique impliqué.

Contexte financier d'OpenAI

Les documents publics et analyses évoquent des prévisions de chiffre d'affaires proches de 13 milliards de dollars pour 2025, tandis que l'entreprise affiche des pertes annuelles et ne prévoit pas d'atteindre la rentabilité avant 2029. Cette situation a alimenté des interrogations sur la capacité d'OpenAI à financer des commandes matérielles d'une telle ampleur via des moyens traditionnels.

Mécanismes de financement envisagés

Plusieurs dispositifs de financement ont été rapportés ou évoqués par des parties prenantes. Parmi eux :

• un engagement d'achat d'actions annoncé par un fournisseur, présenté pour un montant total de 100 milliards de dollars sur plusieurs années ;
• des transferts d'actifs ou d'actions de fournisseurs vers OpenAI, évoqués comme des mécanismes potentiels de soutien ;
• des montages de financement externes, par endettement ou par l'utilisation de véhicules financiers ad hoc, qui pourraient prendre les puces comme garantie pour obtenir des prêts.

Certains analystes ont qualifié ces arrangements de formes de « financement alternatives » ou, dans certains cas, de « financement circulaire » lorsque le fournisseur contribue directement aux moyens d'achat de son client.

Avis et analyses d'experts

Plusieurs analystes ont livré des appréciations divergentes sur la faisabilité et les risques de ces engagements :

• Gil Luria (D.A. Davidson) a estimé que tenir ces engagements exigerait des montants potentiellement de l'ordre de centaines de milliards de dollars et a souligné les difficultés de financement classiques pour OpenAI ;
• Josh Lerner (professeur d'économie/finance, université d'Harvard) a relevé l'existence d'une demande réelle pour les technologies d'IA, distinguant ce cycle d'investissement d'épisodes purement spéculatifs ;
• Stacy Rasgon (analyste, Bernstein) a mis en garde contre des conséquences macroéconomiques potentielles de décisions d'investissement massives ;
• Angelo Zino (analyste, CFRA) a rappelé la croissance rapide des utilisateurs et de l'écosystème d'OpenAI tout en notant que les niveaux de revenus actuels limitent l'accès à des financements traditionnels.

Des représentants d'OpenAI et de fournisseurs ont indiqué l'utilisation de « différents mécanismes » pour financer ces engagements, sans fournir de détails publics précis sur leurs modalités.

Concurrence et comparaison sectorielle

Des observateurs ont souligné que de grands concurrents d'OpenAI, tels que Google et Meta, disposent de flux de trésorerie et d'accès aux marchés de capitaux à des conditions différentes. Certains commentateurs ont établi des parallèles avec des cycles d'investissements antérieurs dans les infrastructures technologiques, tandis que d'autres ont mis en avant la demande soutenue pour les services d'IA comme facteur de différenciation.

Risques et enjeux opérationnels

Les principaux enjeux portent sur la viabilité financière des engagements, la structure des accords de financement et les conséquences pour la chaîne d'approvisionnement en semiconducteurs. Des risques opérationnels subsistent : disponibilité des composants, priorisation des clients, dépendances sur quelques fournisseurs et effets sur les prix et délais de livraison.

Chiffres cités

Les éléments chiffrés rapportés dans les médias et analyses comprennent notamment : une capacité de 26 GW, au moins dix millions de puces commandées, une estimation de chiffre d'affaires d'environ 13 milliards de dollars pour 2025, ainsi qu'une projection de rentabilité non attendue avant 2029. Le montant d'engagements ou de transferts d'actions évoqué par des sources atteint jusqu'à 100 milliards de dollars sur plusieurs années.

Situation en cours

Au moment des reportages, les parties prenantes (OpenAI, Nvidia, AMD, Broadcom) ont limité les informations publiques sur les modalités financières précises. Les discussions portent sur l'adéquation entre l'ampleur des commandes matérielles et les options de financement disponibles, ainsi que sur les conséquences possibles pour le marché des puces et la concurrence dans le secteur de l'intelligence artificielle.