Arrestation
La militante des droits humains et lauréate du prix Nobel de la paix a été interpellée vendredi à Mashad après avoir pris la parole lors d’une cérémonie en hommage à l’avocat Khosrow Alikordi, retrouvé mort début décembre. Selon le procureur de Mashad, Hassan Hemmatifar, 38 personnes ont été arrêtées lors de cette cérémonie, parmi lesquelles Narges Mohammadi et la militante Sepideh Gholian. Le frère de Me Alikordi, Javad, a été arrêté ultérieurement.
État de santé et communications familiales
Le comité de soutien a indiqué que, lors d’un bref appel téléphonique avec sa famille dimanche soir, la militante a rapporté avoir reçu des coups de matraque répétés à la tête et au cou lors de son arrestation. D’après le comité, son état physique au moment de l’appel "n’était pas bon" et elle semblait souffrante. Le comité ajoute qu’elle a été conduite à deux reprises aux urgences. Un de ses frères, Hamid Mohammadi, a confirmé ce bref appel et a précisé qu’elle n’était pas hospitalisée mais restait en détention.
Déclarations et demandes de la détenue
Lors de l’appel, Mme Mohammadi a demandé à sa famille de déposer une plainte officielle contre les services de sécurité responsables de sa détention et des violences alléguées. Elle a déclaré ne pas connaître le service de sécurité qui la détenait et a affirmé que les personnes ayant porté les coups étaient des agents en civil.
Accusations et position des autorités
Le comité de soutien a indiqué que Mme Mohammadi faisait l’objet d’une accusation de « coopération avec le gouvernement israélien ». Au moment des déclarations relayées par le comité, les autorités iraniennes n’avaient pas confirmé ces accusations. Le procureur a estimé que les interventions lors de la cérémonie étaient contraires aux normes et susceptibles de troubler l’ordre public.
Réactions et contexte
Un collectif de militants iraniens, dont des cinéastes, a appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de Mme Mohammadi et des autres personnes arrêtées. Narges Mohammadi, connue pour son action en faveur des droits des femmes et des détenus politiques, avait déjà été arrêtée en novembre 2021 et avait obtenu une permission de sortie temporaire pour raisons de santé en décembre 2024. Elle a reçu le prix Nobel de la paix en 2023.








