Date de publication : 29 août 2025
Résumé
Au moins 69 corps ont été repêchés et des dizaines de personnes restent portées disparues après le naufrage d'une embarcation transportant des migrants au large de la Mauritanie, selon un bilan communiqué par les garde-côtes mauritaniens. L'embarcation avait à son bord environ 160 personnes et 17 survivants ont été secourus.
Détails du naufrage
Selon les garde-côtes mauritaniens, l'embarcation était partie de Gambie et avait navigué pendant environ une semaine avant de chavirer dans la nuit de mardi à mercredi au large de Lemhaijratt, à environ 80 km au nord de Nouakchott. Des personnes à bord étaient de nationalités sénégalaise et gambienne. Les autorités indiquent que, lorsque les migrants ont aperçu les lumières de Lemhaijratt, un mouvement collectif à bord a déséquilibré l'embarcation et provoqué son chavirement.
Les premiers bilans rapportaient 49 morts et environ une centaine de disparus. Le bilan actualisé fait état de 69 corps repêchés et de dizaines de personnes toujours portées disparues. Dix-sept personnes ont été secourues.
Contexte migratoire
La Mauritanie, bordée par plus de 700 km de côtes atlantiques, est identifiée comme un point de départ de traversées maritimes vers l'Europe. Des embarcations en provenance de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest empruntent cette route.
Des précédents récents font état d'opérations de secours le long des côtes mauritaniennes, notamment la prise en charge de dizaines de migrants après une panne d'embarcation partie de Guinée.
Selon l'ONG espagnole Caminando Fronteras, 10 457 personnes sont mortes ou ont disparu en mer au cours de l'année 2024. L'année 2024 a également été marquée par 46 843 arrivées aux îles Canaries, tandis que les autorités espagnoles ont recensé 10 882 arrivées entre janvier et mi-mai de l'année suivante, soit une baisse de 34,4 % par rapport à la même période de l'année précédente.
Droits humains et enquêtes
Un rapport publié par Human Rights Watch (HRW) décrit des allégations de violations des droits de l'homme en Mauritanie entre 2020 et début 2025. Ce rapport, fondé sur des centaines de témoignages, mentionne des faits allégués tels que tortures, viols, sévices physiques, arrestations et détentions arbitraires, extorsions et expulsions sommaires et collectives. Les témoins interrogés attribuent ces actes à des membres de la police, des garde-côtes, de l'armée et de la gendarmerie mauritaniennes.
HRW rapporte également des descriptions de conditions dans des centres de rétention, incluant manque de nourriture, conditions d'hygiène insuffisantes et violences infligées par des gardiens. Le rapport indique des renvois de migrants vers des zones éloignées le long des frontières avec le Sénégal et le Mali, ainsi que vers la région de Kayes au Mali, où l'accès à l'aide est limité.
L'ONG critique par ailleurs les accords conclus entre la Mauritanie, l'Union européenne et l'Espagne visant à externaliser le contrôle des flux migratoires.
Opérations de recherche et suites
Les opérations de recherche et de récupération se poursuivaient après le chavirement, conduites par les garde-côtes mauritaniens. Les autorités ont communiqué des bilans provisoires et les chiffres ont évolué au fil des heures. Des enquêtes et des procédures d'identification des victimes sont attendues, ainsi que des vérifications des circonstances précises du naufrage.
Données complémentaires
Les chiffres mentionnés dans cet article proviennent des communiqués des garde-côtes mauritaniens, de rapports d'ONG (Human Rights Watch, Caminando Fronteras) et de sources publiques citées par les médias. Les bilans restent provisoires et susceptibles d'être actualisés par les autorités compétentes.